Dans l'est de la RDC, la mine d'étain de Bisié, troisième production mondiale, va reprendre progressivement son activité, après le retrait du groupe armé M23 du territoire de Walikale. L'opérateur Alphamin, détenu par des fonds américains, a annoncé cette décision mercredi 9 avril, alors que les efforts diplomatiques s'intensifient pour mettre fin au conflit dans l'est de la République démocratique du Congo.
La compagnie remobilise ses employés pour redémarrer, par phases, la production d'étain de Bisié dans l'est de la RDC. La décision a été prise après le retrait du groupe armé AFC/M23 à plus de 130 km de Walikale, précise l'opérateur Alphamin, dans son communiqué rendu public le 9 avril 2025.
Le 13 mars dernier, Alphamin avait annoncé la suspension des opérations et l'évacuation de son personnel pour des raisons de sécurité, alors que les soldats du M23, soutenus par le Rwanda, se rapprochaient du gisement.
L'opérateur de la mine d'étain congolaise, basé à Maurice, mais propriété d'une société d'investissement américaine, avait aussi mandaté des lobbyistes pour activer des solutions diplomatiques face à leurs problèmes de sécurité.
Coup de pouce diplomatique
Il y a quelques jours, lors de sa visite à Kinshasa, le conseiller Afrique de Donald Trump affirmait l'« engagement » des États-Unis à mettre fin pacifiquement au conflit, tout en discutant un accord minier avec les autorités congolaises. « Nous apprécions le dialogue en cours », avait ensuite déclaré Massad Boulos lors de son passage à Kigali pour évoquer les pourparlers de Doha entre le gouvernement congolais et l'AFC-M23.
Depuis l'annonce de la reprise des opérations sur le gisement congolais, qui représente 6 % de la production mondiale d'étain, le cours du métal a rechuté de 8 %.