Dix ans après une première réhabilitation, la MONUSCO intervient à nouveau sur un tronçon stratégique du boulevard Karisimbi, à Goma, coupé à cause d'un système de drainage obstrué.
Cette initiative de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) redonne espoir à une population éprouvée par les conséquences de la guerre et le délabrement des infrastructures.
Depuis plusieurs semaines, le génie militaire du contingent bangladais, appuyé par la section Transport du quartier général de la Force de la MONUSCO, est à pied d'oeuvre pour dégager la voie et réhabiliter les canaux d'évacuation. Cette opération intervient après une demande pressante de la société civile locale, préoccupée par l'accumulation de grosses pierres et de débris qui entravaient la circulation, notamment sur l'axe stratégique reliant le rond-point BDGL à l'aéroport de Goma.
« Après avoir reçu une demande de la société civile et les directives nécessaires du bureau d'ingénierie de la force MONUSCO, nous avons commencé les travaux la semaine dernière. Actuellement, nous sommes à 50 % d'avancement et espérons finir d'ici la fin de la semaine », explique le capitaine Shishir de la compagnie de génie de l'armée bangladaise.
Située à proximité de l'aéroport, cette portion du boulevard Karisimbi représente une artère essentielle pour la mobilité des populations, ainsi que les services de sécurité et de santé. Son obstruction avait non seulement ralenti les activités économiques et sociales, mais aussi rendu difficiles les interventions urgentes.
« Aujourd'hui, nous voyons la MONUSCO poursuivre les travaux. Cela va relancer la circulation comme auparavant et aider à désengorger ce canal insalubre qui causait des inondations et des maladies », confie un habitant observant les travaux en cours.
Même son de cloche du côté de Pierre Mushosi, habitant de l'avenue Mapendo Sud : « Après ces travaux, les ambulances ne seront plus obligées de passer par les chemins détournés pour atteindre les hôpitaux. Ce sera aussi une aubaine pour les services d'urgence comme la police ou les sapeurs-pompiers ».
Continuité d'engagement
Cette réhabilitation n'est pas la première du genre. En 2015, la MONUSCO avait déjà financé, dans le cadre du projet de réhabilitation des infrastructures urbaines, la reconstruction de 950 mètres du même boulevard. Cette portion avait été détruite par la lave lors de l'éruption volcanique de 2002. À l'époque, les travaux avaient été exécutés par la société TRAMINCO, sous la supervision de l'Office des Routes et du ministère provincial des ITPR, avec un financement de la MONUSCO.
Le capitaine Shishir, du contingent bangladais, insiste sur l'importance stratégique de la route : « Cette route est d'importance vitale. Elle relie l'aéroport et permet une grande fluidité du trafic. Une fois rouverte, elle réduira le coût et le temps de transport pour la population ».
Alors que la MONUSCO s'investit une nouvelle fois dans l'amélioration des conditions de vie à Goma, les habitants expriment leur reconnaissance et s'engagent à préserver l'ouvrage. « Nous allons tout faire pour protéger cette route en évitant de jeter les immondices dans la canalisation. C'est cela qui avait causé l'obstruction. Nous devons tirer des leçons du passé », confie un riverain.
Dans un contexte marqué par l'instabilité sécuritaire et les défis humanitaires, cette initiative de la MONUSCO illustre une volonté de continuer à accompagner le développement urbain de Goma. Un geste salué par les populations locales qui espèrent que la paix et les efforts de reconstruction s'installeront durablement dans cette région à fort potentiel touristique.