Sénégal: Santé mentale - Le gouvernement veut réformer un secteur en souffrance

Au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko s'est alarmé en Conseil des ministres de la prise en charge défaillante des personnes atteintes de troubles mentaux et a appelé à des réformes, alors que ces dernières semaines trois cas de suicides de jeunes ont été signalés. Un constat qui rejoint celui fait par les professionnels du secteur, qui, depuis plusieurs années, alertent les pouvoirs publics sur la nécessité d'accorder plus de moyens et d'attention à la prise en charge de la santé mentale. Explications.

Moins de 40 psychiatres pour une population de 18 millions d'habitants au Sénégal : le premier constat est celui d'un manque de structures adaptées en-dehors de la capitale, comme l'explique Hansu Managion, à la tête de l'Association sénégalaise pour le suivi et l'assistance aux malades mentaux, à Kaolack. « Aujourd'hui, dans les régions, les populations sont confrontées à un problème d'accès aux psychiatres et aux médicaments, souligne-t-il. Pour ce faire, on aura besoin de l'ouverture de services de psychiatrie dans les différents hôpitaux du Sénégal ».

« Nous bricolons pour ramener les patients à un état acceptable »

Restez informé des derniers gros titres sur WhatsApp | LinkedIn

Autre problème : la vétusté des départements de psychiatrie dans les hôpitaux publics, selon le professeur Aïda Sylla, qui dirige le service de psychiatrie à l'hôpital de Fann : « Au niveau des installations électriques, au niveau des installations d'eau, tout est à reprendre dans ces bâtiments où personne ne se sent en sécurité. Nous bricolons pour ramener les patients à un état acceptable avant de les faire sortir. Et pour un Sénégalais moyen, il est difficile d'y rester et d'accepter les conditions d'hospitalisation. »

Le 10 avril 2025, le chef du gouvernement a demandé que, d'ici fin août, des propositions de réforme de la loi datant de 1975 soient faites, et que des solutions soient trouvées pour pallier le manque de structures d'accueil des patients.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 120 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.