Sénégal: Les maladies neuro-évolutives occupent entre 2 à 4% des consultations (spécialiste)

Dakar — Les consultations à l'hôpital montrent que sur 100 malades, 2 à 4% souffrent de maladies neuro évolutives comme la maladie de Parkinson ou l'Alzheimer, a révélé jeudi le professeur El Hadj Makhtar Ba, neuropsychiatre.

"Sur la fréquence hospitalière, sur certains centres, on est sur des proportions de 2%, parfois sur d'autres centres, de 4%. Sur 100 patients qui sont reçus dans le centre, on a 2 à 4 patients qui souffrent de ces infections", a déclaré le professeur Ba par ailleurs vice-président de l'Association nationale maladie d'Alzheimer et auto-pathologie neuro-dégénérative (Anaman).

Il prenait part à la célébration de la journée mondiale de la maladie de Parkinson dont le thème retenu cette année est "la maladie de Parkinson, une réalité au Sénégal".

Au-delà de l'absence de données officielles sur ces maladies, d'autres défis sont enregistrés dans leur prise en charge. "Il faut qu'on puisse aussi renforcer la recherche génétique pour pouvoir chercher ces gènes. Je pense que c'est un enjeu de taille", a recommandé le praticien, soulignant que les examens génétiques sont "très chers" au Sénégal et "ne sont pas accessibles car souvent envoyés en France". "Dans une dynamique de souveraineté, c'est important d'avoir accès à ces analyses génétiques", a-t-il soutenu.

Les causes des maladies neuro évolutives ne sont pas définies mais des facteurs environnementaux sont de plus en plus incriminés, comme l'usage des pesticides, d'où l'intérêt, selon le médecin, à "réglementer" l'usage.

Concernant "les défis de la prise en charge", le spécialiste souligne "un retard dans la formation" des professionnels de santé sur ces pathologies, mais aussi des acteurs communautaires qui accompagnent le système, citant les "bàjjenu Gox" (marraines de quartier)

"Il faut former tous ces acteurs ainsi que les médecins généralistes. Et je pense que ça ne peut passer que par des journées comme ça", a indiqué le praticien. "Il y a une sensibilisation du grand public", a-t-il dit, proposant la possibilité "d'inclure dans les curriculums de ces personnels de première ligne ces formations-là". "Et je pense que c'est un défi de taille", a-t-il ajouté.

"Il y a très peu de psychiatres qui ont des notions de cette pathologie. Je dirais peut-être que maximum, je vois peut-être cinq ou six psychiatres qui, peut-être, auraient des compétences dans ce domaine", a-t-il poursuivi.

Selon lui, l'autre défi demeure l'accessibilité des médicaments. "Parce qu'on a une pathologie dans laquelle, dans les premières années, les médicaments marchent assez bien. Ils changent la vie de la personne d'où l'importance de leur disponibilité", a-t-il indiqué.

Il a ajouté : "Actuellement, ce qui se passe, on a des ruptures intempestives de ces médicaments. Parfois, les familles cherchent, ils ont l'argent, ils ont les moyens, mais pour avoir les médicaments, c'est impossible".

Le neuropsychiatre a exhorté les autorités à envisager d'acquérir tout l'équipement qui permet de faire les diagnostics différentiels, d'être précis avec toutes ces pathologies.

La maladie d'Alzheimer est aussi une maladie fréquente, elle la première maladie neuro-dégénérative au Sénégal suivie de la maladie de Parkinson.

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