«La MIC était sous le contrôle opérationnel de son conseil d'administration», réplique Padayachy aux enquêteurs
Pas de liberté sous caution pour l'ex-ministre des Finances, Renganaden Padayachy, qui a comparu hier après-midi en cour de Port-Louis sous une charge provisoire de «fraud by abuse of position». La Financial Crimes Commission (FCC) a objecté à sa remise en liberté conditionnelle. Les enquêteurs ont avancé deux raisons, notamment le risque d'interférence avec les témoins et les preuves. Il a donc été reconduit en cellule policière jusqu'au 17 avril. Son homme de loi, Me Raouf Gulbul, a pour sa part fait une demande pour que l'affaire soit appelée en cour le lundi 14 avril afin de connaître l'avancée de l'enquête. À ce stade, l'avocat n'a présenté aucune motion pour la remise en liberté conditionnelle de son client.
L'arrestation de l'ex-Grand argentier a été faite dans le cadre d'une malversation présumée de Rs 300 millions au préjudice de la Mauritius Investment Corporation (MIC) et au bénéfice d'Apavou Hotels Ltd. L'enquête a été relancée après les révélations de Louis Rivalland, ancien Independent Non-Executive Director de la MIC, qui a dénoncé la falsification d'un procès-verbal lié au rachat de 70 % des actions de l'hôtel Ambre, filiale d'Apavou Hotels Ltd, à Palmar. Renganaden Padayachy a été arrêté dans la soirée du mercredi 9 avril à son domicile à Gris-Gris.
Avant son inculpation devant la justice hier, l'ex-ministre des Finances, interrogé par la FCC sur la création de la MIC et de son board, a expliqué que la MIC était sous le contrôle opérationnel de son conseil d'administration. Confronté aux allégations de Jitendra Bissessur, ancien Chief Executive Officer (CEO) de la MIC, qui a dit avoir subi des pressions de l'ex-ministre des Finances, Renganaden Padayachy a réfuté ses dires et déclaré qu'il n'avait exercé aucune pression sur lui. Il a expliqué que la MIC ne dépendait pas du ministère des Finances, mais de la Banque de Maurice. «Je ne suis pas responsable des décisions de la MIC», a-t-il ajouté. Après sa comparution devant la magistrate Naazish Saukaloo, il a été reconduit dans les locaux de la FCC au Réduit Triangle pour la suite de son interrogatoire.
Ont aussi été arrêtés dans cette affaire, Diya Sewraz Ballah, l'ex-company secretary de la MIC, et l'ex-gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), Harvesh Seegolam. Rappelons que la MIC avait été créée par la BoM pour aider les entreprises en difficulté durant la crise liée à la pandémie de Covid-19.