La médiation qatarie se trouve soumise à sa première épreuve dans sa volonté de jouer à la facilitation entre la délégation de Kinshasa et celle de Goma. Les agendas deux parties diamétralement opposés, sont à la base de l'actuelle impasse. Chaque camp veut remporter sur l'autre dès ce début des négociations.
Prévu mercredi 9 avril dernier, le rendez-vous de cette phase des négociations a été reporté à une date ultérieure, selon Reuters. D'où, l'incertitude dans la volonté réelle des protagonistes sur l'avenir du processus.
Officiellement, les deux parties évoquent des raisons organisationnelles. Mais, selon la même source, ni le gouvernement ni la rébellion n'auraient reçu d'invitation formelle pour l'ouverture des pourparlers. Un responsable congolais a d'ailleurs reconnu l'existence d'un « problème d'organisation », sans plus de précisions.
Cependant, laisse-t-on entendre, les deux délégations déjà présentes à Doha, auraient déjà déposé leurs cahiers des charges respectifs, sur des bases largement divergentes, au bureau de la facilitation.
Pour rappel, la délégation de l'AFC/M23, avait posé plusieurs conditions strictes pour entamer les discussions. Ces exigences, qualifiées de « mesures de confiance », incluent une déclaration publique du Président Félix Tshisekedi en faveur d'un dialogue direct, l'annulation de la résolution parlementaire interdisant l'intégration de groupes armés dans l'armée, la libération de détenus liés à la rébellion, l'annulation des mandats d'arrêt contre ses dirigeants, ainsi que la criminalisation des discours de haine ciblant certaines communautés.
Par contre, Kinshasa qui juge ces conditions inacceptables, pose une seule condition, mais non négociable : un cessez-le-feu immédiat et le retrait des rebelles des villes de Goma et Bukavu.
La médiation qatarie, bien que discrète, semble complexe. Si ces pourparlers représentent un pas en avant sur le plan diplomatique, leur réussite dépendra de la volonté réelle des deux parties à trouver un compromis.