Dakar — La saison des pluies 2025 s'annonce avec des caractéristiques contrastées dans les différentes zones du pays, a indiqué vendredi Aïda Diongue Niang, directrice de la météorologie à l'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie (Anacim).
"En terme de démarrage, on aura un début de saison timide avec un démarrage tardif dans la partie sud, par rapport aux dates normales qui vont de fin mai à fin juin ", a-t-elle déclaré en marge d'une réunion du Comité national de gestion des inondations présidée par le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye.
Les gouverneurs des 14 régions, les représentants de toutes les structures étatiques impliquées dans la gestion des inondations, les députés et les maires de grandes villes impactées par les inondations ainsi que de nombreux acteurs communautaires et la société civile ont pris part à la rencontre.
"Le centre du pays connaîtra un démarrage globalement normal entre fin juin et fin juillet, tandis que la partie nord pourrait enregistrer un démarrage précoce, bien que toujours compris entre début et fin juillet", a-t-elle ajouté.
Concernant les cumuls pluviométriques, Aïda Diongue Niang, a précisé qu'un déficit est attendu dans le sud au début de la saison, mais celui-ci pourrait se résorber. "Globalement, on s'attend à des quantités de pluies normales, c'est-à-dire comparables aux conditions normales d'habitude.", a-t-elle précisé.
Abordant la question des inondations, la météorologue a souligné qu'il est encore trop tôt de se prononcer cette année sur leur ampleur. "Mais il faut comprendre que les inondations font désormais partie de toutes les saisons des pluies, même celles dites déficitaires, à cause du changement climatique ", a-t-elle fait valoir, appelant à intégrer "la culture du risque ".
Elle a rappelé que la prévision saisonnière se distingue de la prévision du temps en ce qu'elle donne une vision d'ensemble basée sur des anomalies climatiques. "Sa fiabilité dépend des conditions initiales, notamment les conditions océaniques observées en mars et avril, d'où la nécessité de mises à jour régulières ", a expliqué Mme Niang.
Elle a par ailleurs alerté sur le manque d'équipements de l'ANACIM pour mesurer l'intensité des pluies, un paramètre crucial pour anticiper les inondations soudaines. "Il faut équiper toutes les communes de dispositifs capables de mesurer ces intensités en temps réel, comme ce fut le cas à Touba l'année dernière ", a-t-elle plaidé.