Dakar — Le magistrat Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly a rendu hommage au défunt président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, soulignant que la famille judiciaire devenait orpheline d'un serviteur exemplaire de l'Etat de droit et d'un magistrat compétent et d'une exquise courtoisie.
Le président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, décédé, jeudi, était "un intellectuel rigoureux et méthodique, un serviteur exemplaire de l'Etat de droit, un homme de principes, mais surtout d' un magistrat compétent et d'une exquise courtoisie", a dit M. Coulibaly d'une voix étreinte par l'émotion.
Il prononçait, en tant que doyen d'âge du Conseil constitutionnel et au nom de la famille judicaire, l'oraison funèbre lors de la cérémonie de levée du corps de Mamadou Badio Camara à l'Hôpital Principal de Dakar en présence du chef de l'Etat, Bassirou Diomaye Faye, de Malick Ndiaye, président de l'Assemblée nationale, Moustapha Niasse, ancien président de l'Assemblée nationale, Serigne Moustapha Mbacké Lacrame au nom du khalife général des mourides, entre autres personnalités présentes à la cérémonie.
Le premier président de la Cour Suprême, le ministre de la Justice, le premier président de la Cour des Compte, la famille judiciaire, étaient également présents pour rendre un dernier hommage au défunt président du Conseil constitutionnel.
Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly a relevé que certains départs laissent des empreintes profondes dans le coeur des hommes, tant la personne disparue aura marqué son époque et sa société
"Le décès de Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, est de ceux-là" a-t-il affirmé, lui adressant ainsi un suprême adieu en cette journée de prières, empreinte de tristesse et de recueillement.
"Il nous laisse orphelins d'un intellectuel rigoureux et méthodique, d'un serviteur exemplaire de l'Etat de droit, d'un homme de principes, mais surtout, d'un magistrat compétent et d'une exquise courtoisie", a-t-il dit.
Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly a retracé la riche carrière professionnelle de Mamadou Badio Camara, qui, loin de sa vie natale (Pikine), a parcouru les terroirs les plus reculés du pays pour "s'imprégner des réalités socio-culturelles" de ceux qu'il était appelé à servir à travers ses décisions de justice.
"Ce parcours lui a également permis de connaitre la réalité de toutes les fonctions qu'un magistrat est appelé à occuper. Ce qui le prédisposait naturellement à assurer avec succès les hautes fonctions qui ont couronné sa riche carrière", a souligné le haut magistrat, avant de fondre littéralement en larmes.
Il a ajouté que Mamadou Badio Camara a, dès sa nomination à la tête du Conseil constitutionnel le 1er septembre 2022, su, "avec discrétion, élégance, courtoisie, délicatesse, loyauté et fermeté, veiller à la sauvegarde de notre démocratie, défendre la constitution, garantir le bon fonctionnement de notre processus républicain".
"Son leadership intelligent, notamment en matière des ressources humaines, est fondé sur un profond humanisme. Toujours soucieux du bien-être de ses collaborateurs, à tous les échelons, il parvenait à maintenir une ambiance conviviale et positive dans toutes les juridictions qu'il a eu le privilège de diriger", a témoigné Cheikh Ahmed Tdiane Coulibaly, vantant les qualités intrinsèques de l'homme.
"Il avait sa capacité extraordinaire à conserver une lucidité inébranlable et une sérénité olympienne dans les pires zones de turbulence, parvenant toujours, même lorsque tout espoir semblait perdu, à garder le cap malgré les vents contraires", a-t-il déclaré la voix toujours larmoyante.
Pour lui, les nombreux messages reçus des juridictions constitutionnelles et des associations internationales de cours constitutionnelles du monde entier témoignent de la dimension de l'homme qui, à l'en croire, incarne la force du droit comme rempart de la démocratie.