Dakar — Le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, a annoncé, vendredi à Dakar, en perspective de l'hivernage prochain, la mise en place d'une innovation majeure pour améliorer la gestion des inondations.

"Cette innovation est marquée par le passage du bulletin d'alerte classique à un système d'alerte basé sur l'impact, fondé sur les données scientifiques, les nouvelles technologies et une meilleure anticipation des risques", a-t-il dit.

Cheikh Tidiane Dièye présidait la première réunion du Comité national de gestion des inondations en perspective du prochain hivernage. Cette première réunion marque ainsi le lancement officiel du processus préparatoire de la gestion de l'hivernage 2025, avec une approche de mobilisation élargie à tous les acteurs concernés.

"Jusqu'ici, on se contentait de bulletins d'alerte météorologiques. Désormais, nous serons capables d'identifier non seulement la zone de pluie mais aussi, les axes routiers concernés, la quantité de pluie attendue et les heures précises d'impact ", a-t-il ajouté.

Les gouverneurs des 14 régions, des représentants des structures étatiques concernées mais aussi une trentaine de députés, des maires de grandes villes impactées par les inondations ainsi que de nombreux acteurs communautaires ont pris part à la rencontre.

Cheikh Tidiane Dièye a indiqué que grâce à l'installation d'un radar météorologique à Diamniadio, et au travail coordonné entre l'ANACIM et la Direction de la prévention des inondations, "les autorités pourront prendre des décisions préventives en temps réel".

"Si une pluie de 150 mm est prévue entre 10h et 12h sur la corniche ouest de Dakar, le ministère de l'Intérieur pourra décider de fermer temporairement l'axe pour éviter des pertes humaines ", a relevé en exemple M. Dièye.

"Cette nouvelle approche repose sur une cartographie complète des zones inondables partagée avec les ministères concernés, comme celui de l'Urbanisme, afin de mieux planifier les politiques d'aménagement du territoire", a-t-il précisé, ajoutant que "nous voulons baser notre action sur la connaissance, la science, la précision, et l'anticipation ".

"En parallèle, un effort particulier est engagé sur la communication, avec la mise en place d'une plateforme numérique intégrant les réseaux sociaux et une intelligence artificielle capable de répondre instantanément aux citoyens sur les risques d'inondation", a-t-il ajouté.

Mais, précise-t-il, "le plus important reste l'humain: ce sont les citoyens dans chaque commune, les acteurs communautaires, les médias, qui doivent être mobilisés pour curer les caniveaux, alerter et agir ".

Sur le plan budgétaire, le ministre a précisé qu'il n'existe pas de ligne unique pour les inondations. "Chaque structure opérationnelle a dans son budget, une ligne dédiée aux opérations spécifiques: pompage, curage, réhabilitation d'ouvrages etc. Une matrice d'actions prioritaires qui regroupe l'ensemble des activités financées ", a-t-il détallé.

Cheikh Tidiane Dièye a assuré du soutien du président de la République et du Premier ministre pour mobiliser les ressources nécessaires, tout en insistant sur l'efficience des dépenses. "L'important, ce n'est pas seulement d'avoir des milliards, mais de viser des résultats concrets. Nous voulons dépenser moins, mais impacter plus ", a-t-il expliqué.