Indépendamment du domaine d'activité, la lutte contre la corruption, qu'elle soit matérielle ou immatérielle, est un engagement quotidien et, plus encore, une priorité nationale absolue. Surtout que ce phénomène a toujours constitué un frein sérieux à la croissance, un élément de gaspillage de ressources et un facteur d'instabilité sociale.
La chasse à la corruption se poursuit, et il n'y aura pas de répit tant que ce fléau continue à sévir. C'est que les dimensions de cette «bataille» ne se limitent pas aux simples questions de récupération de biens et de fonds, de rejet du complotisme ou encore d'opposition à toute forme de spéculation ou de malversation, mais elles sont plutôt beaucoup plus profondes.
Et indépendamment du domaine d'activité, cette lutte est et restera une priorité nationale. D'ailleurs, l'annonce du Chef de l'Etat de l'instauration «d'un nouveau code des collectivités locales et d'un nouveau système de vote», lors de sa visite, dimanche dernier à Monastir, confirme, encore une fois, que la lutte contre la corruption, qu'elle soit matérielle ou immatérielle, est une question à la fois quotidienne et globale, surtout que ce phénomène s'attaque souvent aux fondements des institutions de l'Etat.
Cette révision a été dictée par le fait que l'actuel code est «un dossier de corruption qui sert, avant tout, la division». D'où l'urgence d'une nouvelle structure qui favorise la responsabilisation, l'unité et l'implication. Autant de valeurs qui répondent à des exigences de justice sociale et, plus encore, de redevabilité envers le peuple.
Il ne faut pas oublier justement que la corruption a longtemps constitué un frein sérieux à la croissance économique, une source grave de gaspillage des ressources mais également de compétences, un élément de discorde et d'incohérence et un facteur d'instabilité sociale.
Une purge à la base
Heureusement que cet engagement permanent du Président de la République anticorruption a permis à notre pays, malgré une conjoncture complexe, d'instaurer les bases solides d'une politique de développement socioéconomique globale et certainement durable, fondée essentiellement sur «un environnement social amélioré, une administration propre et efficace et un climat des affaires souple, assaini et bien favorable».
Autant d'élément qui ont permis, en plus de l'amélioration des ressources de l'Etat et la garantie d'un meilleur comportement économique, d'offrir à la communauté internationale une image attractive, rassurante et sécurisante. D'ailleurs, la classification, récente, de la Tunisie en tant que pays d'origine sûr par l'Italie, témoigne de l'ampleur de la reconversion positive qu'a pu assurer notre pays tout au long de ces dernières années.
Mais ce qui donne réellement plus de profondeur à l'engagement du Chef de l'Etat, c'est qu'il ne se limite pas à lutter contre la corruption en tant que phénomène en soi, mais de s'attaquer aussi et surtout à ses causes réelles, telles que, entre autres, l'inégalité des chances, la mauvaise répartition des biens et services et le favoritisme. C'est dire une politique de prévention qui ambitionne d'éradiquer le fléau à la base.
Toutefois, malgré les résultats remarquables réalisés jusque-là, le chemin à parcourir pour une élimination définitive de ce fléau reste certainement, comme le confirme souvent le Président de la République, long et complexe, surtout que l'héritage de l'ancienne époque est très lourd et ses racines sont bien profondes.
Cela suppose donc une mobilisation permanente et globale et notamment l'appropriation de moyens et d'outils de détection et d'alerte performants.