Et ça n'en finit pas. Le délestage est bel et bien de retour, et de plus en plus tenace.
Pire, on a beau ne pas figurer dans la liste des localités objets des coupures publiée par la Jirama, on est privé d'électricité de 17 heures à 3 heures du matin. Certains abonnés endurent des jours sans électricité. Impossible, dans ces conditions, d'être productif et de boucler la fin du mois. Le pire est qu'il semble que la fin de la galère ne soit pas demain la veille.
La Jirama elle-même préfère ne plus inventer des causes fallacieuses aux coupures. L'assèchement d'Andekaleka n'est plus plausible pour justifier un gap après les inondations du mois dernier.
On sait que tout le problème résulte d'une situation financière catastrophique généralisée par plusieurs années de gabegie et de détournements. Des coupables ont été condamnés mais ils ont eu le temps de se mettre à l'abri, dormant sur un bon matelas bourré de liasses.
Des mouvements de colère ont repris ces derniers jours mais ce sont juste des manifestations qui ne pourront pas changer grand-chose.
Il fut un moment où des ordres ont été donnés pour accélérer le dédouanement des panneaux solaires au port de Toamasina, ainsi que leur installation dans les divers endroits préalablement identifiés pour les abriter. Mais la fièvre semble avoir baissé. Le sujet n'est plus évoqué parmi les urgences. Il est vrai que d'autres actualités ont pris le relais, à l'image de la tension autour du projet minier Base Toliara, du sommet de la Commission de l'océan Indien et de la visite du chef d'État français Emmanuel Macron.
Mais la situation de la Jirama n'est pas totalement reléguée au second plan. À preuve, son redressement figure parmi les conditions évoquées par le Fonds monétaire international dans la deuxième revue de la Facilité élargie de crédit et de la Facilité pour la résilience et la durabilité.
Visiblement, la situation ne s'améliore pas depuis la nomination d'un directeur général israélien par la Banque mondiale l'année dernière. L'État continue de venir à la rescousse de la « pauvre » Jirama, à l'image de la subvention accordée pour la mise en marche des fameuses Tac, quand le délestage était à son summum.
Il faut ainsi attendre que les différentes centrales solaires soient fonctionnelles pour qu'on y voie un peu plus clair. Si ce n'est à Pâques, c'est sûrement à trinita.