Les accidents de circulation pèsent lourdement sur l'économie malgache. À eux seuls, ils représentent 7,6 % du produit intérieur brut (PIB), soit plus d'un milliard de dollars chaque année. 70% de ces accidents sont causés par des comportements humains.
À Madagascar, la route tue, mais elle coûte aussi. Selon les données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le coût économique des accidents de la route sur la Grande Île représente 7,6 % du PIB national. Un indicateur que les autorités veulent réduire à 5,7%, d'ici 2030. Selon le ministre des Transports et de la Météorologie, Valéry Ramonjavelo, ces ressources pourront servir à réaliser de grands projets pour le développement, si l'on arrive à réduire les accidents et à éviter toutes ces pertes.
Derrière chaque accident, il y a souvent une erreur humaine. Les chiffres sont implacables : 70 % des accidents sont causés par des comportements à risque -- excès de vitesse, non-respect du code de la route, conduite sous l'emprise de l'alcool ou encore non-respect du port de la ceinture de sécurité. Face à cette réalité, Madagascar s'est déjà aligné sur la Déclaration de Marrakech, adoptée lors du 3e Forum africain pour la sécurité routière en novembre 2023. Cette déclaration engage les États africains à réduire de moitié le nombre de décès sur les routes d'ici 2030. Un objectif ambitieux, mais indispensable.
Cinq leviers d'action
Pour atteindre cet objectif, le ministère des Transports et de la Météorologie mise sur une feuille de route articulée autour de cinq priorités. D'abord, la protection des usagers vulnérables : piétons, cyclistes et motocyclistes, qui représentent à eux seuls 70 % des victimes d'accidents en Afrique. Ensuite, le renforcement des cadres juridiques, avec des mesures phares comme la tolérance zéro pour l'alcool au volant, la généralisation du port de la ceinture de sécurité, ou encore la limitation de vitesse à 50 km/h en zone urbaine.
L'État prévoit aussi une mobilisation accrue des ressources, à travers le financement public et le soutien des partenaires techniques et financiers. L'usage de technologies intelligentes, comme les radars automatiques et les systèmes de surveillance routière, est également encouragé. Enfin, le renforcement des services de santé et de secours d'urgence constitue un pilier essentiel pour réduire la mortalité post-accident.
Stratégie nationale
Madagascar ne part pas de zéro. La Politique nationale de sécurité routière (PNSR) a été adoptée en octobre 2023. Elle a été suivie par une Stratégie nationale de sécurité routière (SNSR) et son plan d'action détaillé (PADSR), validés en Conseil des ministres en mars 2024. L'objectif affiché : réduire de moitié le taux de mortalité routière à l'horizon 2030 et ramener le poids économique des accidents à 5,7 % du PIB.
Dans cette optique, le gouvernement prévoit plusieurs actions : mise en place d'un observatoire national de la sécurité routière, amélioration des données statistiques sur les accidents, révision des cadres réglementaires, mais aussi campagnes de sensibilisation massives et ciblées dans les zones les plus exposées comme Analamanga, Betsiboka, Itasy, Ihorombe et Vakinankaratra.
Bref, si la route reste encore dangereuse, les ambitions sont désormais tracées pour qu'elle ne soit plus mortelle. Madagascar a pris le virage des réformes. Reste à maintenir le cap, avec la rigueur et la volonté politique nécessaires pour faire de la sécurité routière une réalité durable.