Le président du National Trade Union Council (NTUC), Naraindranath Gopee, s'est exprimé avec fermeté après la déclaration du Premier ministre à l'Assemblée nationale le mardi 9 avril concernant la publication du rapport du Pay Research Bureau (PRB) en décembre 2025.
Selon lui, plusieurs inexactitudes se sont glissées dans le discours du chef du gouvernement, notamment en ce qui concerne le nombre de corps parapublics relevant de la compétence du PRB.
«Le Premier ministre a évoqué 126 corps parapublics sous la responsabilité du PRB. Or, ce chiffre est erroné. En réalité, il n'y en a que 99», affirme Naraindranath Gopee, qui avance que ces données proviennent du secrétaire au Cabinet. Le syndicaliste rappelle également que le gouvernement précédent avait adopté ce qu'il qualifie de «mauvaise pratique de gouvernance», en s'ingérant dans la gestion administrative du secteur public. «Nous avions déjà attiré l'attention sur cette dérive. Il serait souhaitable que le gouvernement actuel ne tombe pas dans les mêmes travers», soutient-il.
Naraindranath Gopee insiste sur un point fondamental : le PRB doit fonctionner comme un organe indépendant, malgré son rattachement administratif au Bureau du Premier ministre. «Le PRB ne peut être soumis à des influences politiques. Le Premier ministre et son secrétaire doivent le comprendre clairement. Ils ont le devoir de garantir son autonomie et de l'orienter correctement, en s'appuyant sur des informations précises», martèle-t-il.
Le Premier ministre a annoncé que le prochain rapport du PRB sera rendu public en décembre 2025, et que les paiements correspondants interviendront en janvier 2026. Une échéance qui, selon le syndicaliste, risque d'être compromise si la méthodologie de travail actuelle n'est pas revue.
Il reproche notamment au PRB de n'avoir encore convoqué aucune fédération du service civil depuis le début de ses travaux en mars 2023. «C'est une étape essentielle. Lors de la première rencontre, il est impératif de dialoguer avec les fédérations pour définir les termes de référence, la direction à suivre et les grandes lignes du rapport. Cette étape permet d'établir une procédure claire et constructive», explique-t-il.
Le président du NTUC dénonce également un manque de considération envers les syndicats du secteur civil, qui, à ce jour, n'ont reçu aucune invitation à s'asseoir autour de la table avec le PRB. «Nous avons écrit au chef du Cabinet, qui est aussi chef du service civil, pour demander une réunion en présence du PRB. Jusqu'à présent, seule une fédération du secteur para-public a été consultée. Ce silence est inquiétant, voire arrogant», déplore-t-il.
Naraindranath Gopee s'interroge sur les motivations de cette mise à l'écart. «Est-ce parce que nous avons critiqué certains rapports du PRB par le passé ? Parce que nous avons pointé du doigt des documents mal ficelés ? Aujourd'hui, on a l'impression qu'on ne veut plus entendre notre voix. Mais convoquer les syndicats à la dernière minute, juste pour la forme, ne servira à rien. Nous sommes des partenaires du gouvernement, pas des figurants.»