Afrique de l'Ouest: Forum diplomatique d'Antalya - La dynamique et la vision de l'AES au menu

Dans le cadre du forum diplomatique d'Antalya, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l'extérieur, Karamoko Jean Marie Traoré a coanimé un panel le 12 avril, aux côtés de ses deux homologues de la Confédération des Etats du Sahel.

«Sahel : le futur de l'intégration régionale » est le thème de ce panel qui a permis aux ministres Karamoko Jean Marie Traoré, Abdoulaye Diop et Bakary Yaou Sangaré, d'entretenir le public fortement mobilisé, sur les motifs du retrait des trois pays de la CEDEAO, la vision de l'espace confédéral, ainsi que les politiques en cours et les perspectives pour répondre aux besoins réels des populations de cet espace.

Sur les motifs de la création de l'AES et de la sortie de la CEDEAO, ils ont indiqué que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont voulu par cette décision, faire face à une menace existentielle et promouvoir l'intégration véritable et le développement économique, à travers plus de solidarité, plus de coopération et plus de soutien mutuel. Dans une circonstance triste, du fait de l'insécurité, les trois pays ont donc pris conscience de la nécessité d'évaluer leurs faiblesses et leurs capacités et travailler à donner de bonnes perspectives à leurs populations tant au plan sécuritaire qu'au plan socio-économique, à travers notamment des initiatives endogènes.

Déplorant que la CEDEAO soit à la fois en déphasage avec les aspirations des peuples et téléguidée par certaines puissances extérieures, les panélistes précisent que l'AES est dans une vision qui consiste à écouter les populations, à comprendre leurs besoins et à construire des politiques publiques adéquates pour une intégration viable et durable, fondée sur des bases solides.

Ce panel a aussi été le cadre idéal pour passer certaines informations et éclairer l'opinion internationale sur le contexte de l'AES, vu que beaucoup de personnes s'informent à travers la littérature sur le Burkina, le Mali et le Niger. « Nous avons saisi l'opportunité pour leur apporter la bonne information et leur dire que les craintes et les peurs qui sont diffusées à travers certains médias et qui font de nos pays des destinations peu recommandables ne sont pas vérifiées», explique SEM Karamoko Jean Marie Traoré à l'issue du panel. Les sanctions de l'Union africaine contre les pays de l'AES se sont invitées au débat.

Sur cette question, le chef de la diplomatie burkinabè dira que ces sanctions peuvent certes affecter la présence des pays ciblés au sein de cette instance, mais, elles n'affectent pas l'amitié et les rapports au niveau bilatéral avec les pays africains. Par contre, il estime que l'Union africaine ne résoud pas les problèmes en écartant les principaux concernés.

« Si vous voulez faire face à une situation, il faut mener le débat en associant les pays concernés aux discussions. Ces sanctions retardent le cycle de compréhension des difficultés qui se posent. Aujourd'hui, les populations ne savent pas ce qui se passe à Addis-Abeba, par contre, elles suivent tous les jours ce qui se passe dans l'espace confédéral, parce qu'elles se reconnaissent à travers cette lutte qui restitue leur quotidien », relève le chef de la diplomatie burkinabè.

En résumé, les ministres des Affaires étrangères de l'AES ont animé le panel dans une convergence d'arguments, axant leurs propos sur les trois piliers de l'AES que sont la sécurité, la coordination diplomatique sur la scène internationale et le développement à travers des projets intégrateurs.

 

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