Des conseillers communaux de la ville de Goma (Nord-Kivu) ont dénoncé, samedi 12 avril, l'annonce par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) de la clôture du cycle électoral 2023. Ils estiment que l'absence d'élections locales constitue une violation constitutionnelle, freinant la décentralisation et le développement territorial pour toute la durée de ce mandat.
Pour ces candidats, ces élections représentaient le fondement de leur engagement politique. Ils affirment que Les bourgmestres en fonction, nommés par les autorités provinciales, ne reconnaissent pas l'autorité des conseillers élus, créant un blocage institutionnel.
Certains conseillers, ayant postulé aux élections de conseillers urbains après avoir versé leurs cautions, déplorent l'arrêt du processus.
La CENI aurait évoqué un manque de moyens (59 millions de dollars requis) pour organiser ces scrutins, selon Maître Séraphin Kahanga Ilunga, porte-parole des candidats bourgmestres et conseillers urbains en RDC, lui-même candidat conseiller urbain dans la circonscription de Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental).
Ces conseillers exigent un financement urgent par le gouvernement congolais pour permettre l'organisation des élections locales, considérées comme fondamentales pour la démocratie de proximité : « La même CENI avait publié un communiqué pour que nous puissions déposer nos candidatures. Après avoir récolté nos candidatures, le Bureau de traitement des candidatures (BRTC) a été fermé ; et la même CENI nous fait voir qu'ils ont de difficultés pour organiser ces élections par rapport au manque des moyens ». a expliqué Séraphin Kahanga.
La CENI a récemment publié sa feuille de route 2025-2029, visant à anticiper les prochaines échéances, dont la présidentielle de décembre 2028.Cependant, cette planification n'aborde pas explicitement les élections locales en suspens, ce qui alimente les critiques sur la priorisation des scrutins nationaux au détriment des mandats locaux.