Une nouvelle affaire qui ne va pas arranger les relations entre la France et l'Algérie. Relations qui semblaient pourtant s'apaiser après la visite du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot à Alger, dimanche 6 avril. Trois hommes, dont un travaille dans un consulat d'Algérie en France, ont été mis en examen vendredi 11 avril à Paris. Ils sont soupçonnés d'avoir enlevé puis séquestré, il y a presque un an, un influenceur très critique du régime algérien : Amir Boukhors, alias Amir DZ, suivi par plus d'un million d'abonnés sur TikTok et réfugié en France depuis 2016.
Une situation « inadmissible et inqualifiable (qui) causera un grand dommage aux relations algéro-françaises », a déclaré samedi 12 avril au soir le ministère algérien des Affaires étrangères. Il dénonce l'arrestation de son agent consulaire sur la voie publique, sans notification par le canal diplomatique. Un « tournant judiciaire qui n'est pas le fruit du hasard », estime-t-il, comme une manière de « torpiller » le réchauffement des relations entre Paris et Alger.
Pour l'avocat de l'influenceur Amir Boukhors (dit Amir DZ), ces nouvelles arrestations suggèrent une « tentative d'intimidation » de la part de l'Algérie. Une potentielle « ingérence étrangère », a réagi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui précise que le Parquet national antiterroriste a été saisi de l'affaire.
Nouvelle escalade donc, après la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, et après la condamnation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal -- condamné en Algérie à cinq ans de prison notamment pour atteinte à l'intégrité du territoire, et qui intervient alors que Bruno Retailleau est attendu, dimanche 13 au soir, au Maroc.