Au Sénégal, un nouveau journaliste a été placé en garde à vue. Simon Pierre Faye, rédacteur en chef de SenTV et ZikFm, des chaînes privées parmi les plus suivies du pays, est entre les mains des autorités sénégalaises depuis jeudi 10 avril, et devrait être présenté à un juge lundi 14 avril. Il est accusé de « diffusion de fausses nouvelles ».
À l'origine de cette garde à vue figure la reprise d'une information d'abord publiée par le média Afrique Confidentiel. Ce dernier faisait état d'une supposée convocation du Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko par le président ivoirien Alassane Ouattara.
Les organisations de défense des droits humains et les représentants du secteur appellent à la libération immédiate de Simon Pierre Faye. C'est le cas de Bacary Seydi, secrétaire général de la Fédération des acteurs de la communication et de l'information du Sénégal (Facs).
« Cela a été une grande surprise pour nous, d'autant plus que Simon Faye fait partie des journalistes de référence au Sénégal. Non seulement il est connu pour son professionnalisme - il est connu pour sa probité morale - mais c'est également un journaliste très à cheval sur les règles d'éthique et de déontologie », a-t-il expliqué à notre correspondant à Dakar, Gwendal Lavina.
Déjà, dans un premier temps, nous pensons qu'un simple communiqué du service de la Communication de la Primature aurait suffi pour mettre un terme à ces débats, parce qu'il n'est pas l'auteur de l'article en question. On lui a prêté le fait de prendre un article déjà publié et diffusé par d'autres médias. On ne peut pas considérer cela comme un acte isolé. « Pour nous, tout cela participe d'une stratégie de bras de fer engagé par l'État avec les acteurs des médias. Et cela, ça doit cesser. On dit souvent que « chat échaudé craint l'eau froide ». Cela veut dire que tous ceux que l'on a combattus sous le régime de Macky Sall, c'est comme si le monstre que nous avons combattu est en train de revenir de plus belle, avec plus de force, sous de nouveaux habits. Donc, il est grand temps de mettre un terme à ce bras de fer entre l'État et les acteurs des médias