Tanzanie: Après l'arrestation de son leader, le parti d'opposition Chadema est écarté des prochaines élections

Le chef de l’opposition tanzanienne, Tundu Lissu

Coup de tonnerre en Tanzanie. Le principal parti d'opposition, Chadema, a été exclu des prochaines élections générales, après avoir refusé de signer le code de bonne conduite électoral, qu'il juge anticonstitutionnel. En 2020 et 2024, plusieurs de ses candidats avaient déjà été disqualifiés. Mais cette fois, c'est tout le parti qui est écarté, quelques jours après l'arrestation de son leader.. Une première dans l'histoire politique du pays.

« Il n'y aura pas de seconde chance », a prévenu la Commission électorale tanzanienne samedi 12 avril : les partis refusant de signer le code de bonne conduite sont désormais exclus de toutes les élections qui se tiendront en Tanzanie les cinq prochaines années. Sans être nommé, Chadema est clairement visé.

Une décision illégale, selon l'un de ses avocats, Rugemeleza Nshalla : « Le président de la Commission électorale n'a aucun pouvoir légal pour exclure un parti. C'est une décision arbitraire, contraire à la Constitution. Cette commission soi-disant indépendante agit en collusion avec le pouvoir pour verrouiller le processus électoral. Nous avons refusé de signer un code biaisé, taillé pour favoriser le CCM [Chama Cha Mapinduzi, parti au pouvoir, NDLR]. Nous appelons les partenaires internationaux à réagir et envisageons un recours en justice. Cette exclusion ne peut pas tenir. ».

Le gouvernement rejette le terme d'exclusion

Pour le gouvernement, Chadema ne peut s'en prendre qu'à lui-même. Le Dr Abdullah Makame, député du parti au pouvoir CCM, affirme que le parti d'opposition s'est volontairement retiré du processus : « Chadema a refusé de signer le protocole électoral préparatoire aux élections d'octobre, contrairement aux 17 autres partis. L'exclusion découle donc de leur propre retrait, en violation des règles fixées par la Commission électorale ».

Le député souligne que plusieurs réformes ont déjà été mises en oeuvre pour garantir plus de transparence avec une commission indépendante. Mais pour Chadema, ces changements sont insuffisants. Le bras de fer est lancé, à six mois de la présidentielle.

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