Le ministre de l'Intérieur français se rend au Maroc dimanche 13 et lundi 14 avril pour une visite éclair. Bruno Retailleau dit venir pour « consolider les avancées », notamment en matière d'immigration.
C'est une visite de suivi, dans la continuité de celle du président Emmanuel Macron qui était au Maroc fin 2024, relate notre correspondant à Rabat, Matthias Raynal. Après des années de brouille, Paris et Rabat s'étaient retrouvés pour annoncer le lancement d'un partenariat d'exception renforcé.
Sur le plan sécuritaire, et notamment migratoire, cela s'est déjà traduit par une augmentation du nombre de laissez-passer consulaires, nécessaires pour faire appliquer les obligations de quitter le territoire français. Il a bondi de 93 % entre janvier et février derniers, par rapport à la même période l'an dernier. Un chiffre spectaculaire dont s'est félicité le ministère de l'Intérieur avant même le début de la visite, note Raphaël Delvolvé du service politique de RFI.
Une façon, pour Bruno Retailleau, d'afficher aux côtés d'Abdelouafi Laftit, son homologue marocain qu'il avait déjà pu rencontrer lors de la visite d'État française d'octobre dernier, une forme d'efficacité retrouvée dans la coopération migratoire. Côté français, on loue la « très grande qualité » du dialogue migratoire entre Paris et Rabat. Bruno Retailleau est au Maroc pour « faire le point » sur les « résultats obtenus » et pour tenter de « de renforcer encore cette dynamique » dans la coopération migratoire.
Cette dernière, longtemps bloquée par une brouille diplomatique entre Paris et Rabat, réduisait à néant les octrois de visas pour la France, et les reprises de personnes en situation irrégulière pour le Maroc. Depuis, un partenariat renforcé a été conclu, dans le sillage de la reconnaissance par Paris de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, l'été dernier. Un bougé majeur à l'origine d'une autre crise, entre la France et l'Algérie. Le rival historique du Royaume, avec lequel Bruno Retailleau entretient des relations exécrables.
Les ministres de l'Intérieur de la France et du Maroc doivent signer une feuille de route conjointe, à l'issue de cette visite de travail, qui doit aussi permettre d'accentuer la coopération contre le crime organisé et le trafic de drogue. La lutte contre le terrorisme et la sécurisation des grands évènements sportifs seront aussi parmi les thèmes abordés.