Au Gabon, le scrutin présidentiel s'est déroulé dans le calme. Quelque 920 000 Gabonais étaient appelés aux urnes pour élire leur futur chef de l'État qui dirigera le pays durant les sept prochaines années. Un scrutin qui met fin à 19 mois de transition démarrée après le coup d'État du 30 août 2023. Le dépouillement a démarré dès la fermeture des bureaux de vote.
Dans la lignée d'une campagne écrasée par la force de frappe sans égale du chef de la transition, la journée électorale s'est déroulée dans le calme.
Le dépouillement a débuté dès la fermeture des bureaux de vote et des urnes, comme dans cette école publique Martine Oulabou un quartier proche du centre-ville de Libreville. À l'extérieur de l'école, derrière les fenêtres, des citoyens observent les opérations de dépouillement et notent les résultats au fur et à mesure.
«Je ne veux rien rater», nous confie une observatrice. «Je suis déçu, parce que les deux principaux candidats incarnent la continuité», regrette un électeur
Dans la soirée, la télévision nationale du Gabon a organisé une nuit électorale au cours de laquelle les résultats de tout le pays et même de l'étranger ont été égrainés.
C'était le premier succès selon ceux qui sont allés voter : rompre avec les déchirures causées par chaque scrutin présidentiel dans un système électoral opaque. Les autorités avaient promis qu'il en serait autrement cette fois, et à l'heure de glisser son bulletin dans l'urne de l'école Pilote, Brice Clotaire Oligui Nguema réitérait son engagement pour la transparence, en même temps qu'il se disait « très confiant ». De la ville de Makokou, son seul adversaire de poids, Alain-Claude Bilie-By-Nze, se déclarait « serein » tout en s'inquiétant de cartes d'électeurs non retirées et présentes dans les bureaux, un « facteur potentiel de fraude » selon lui.
Huit jours pour les recours éventuels auprès de la Cour constitutionnelle
Plusieurs candidats ont estimé que leurs représentants n'avaient pas eu accès à certains bureaux. Cela a aussi été le cas par endroit pour les observateurs, mais les plateformes de la société civile assurent que ces incidents ont été vite réglés.
Les résultats provisoires globaux devraient être connus rapidement. Le ministère de l'Intérieur n'a pas précisé de date pour l'annonce des chiffres globaux, mais grâce au numérique, la compilation pourrait être assez rapide. Et les candidats mécontents auront alors huit jours pour saisir la Cour constitutionnelle.