Christian Ntsay, Premier ministre, s'est rendu à Toliara hier, accompagné de plusieurs membres du gouvernement et des principaux responsables de l'Organe mixte de conception (OMC). À l'issue d'une réunion à huis clos, il a confirmé la poursuite du projet Base Toliara.
L'État reste ferme sur ses positions. C'est, en substance, le message adressé par le Premier ministre, Christian Ntsay, à l'issue de cette réunion de l'OMC avec les forces vives locales, directement ou indirectement concernées par le projet. Cette prise de position intervient après les affrontements survenus dimanche dernier à Toliara entre les partisans du député de Toliara I, Siteny Randrianasoloniaiko opposant déclaré au projet et les forces de l'ordre.
La réunion de lundi a permis aux techniciens de la compagnie minière d'expliquer en détail le projet d'extraction de Ranobe aux représentants des différentes entités locales : associations politiques et apolitiques, notables, raiamandreny, représentants d'autorités religieuses et traditionnelles.
« L'État place l'industrie extractive de la région Atsimo Andrefana parmi ses priorités et apporte son soutien à la réussite du projet Base Toliara. Il s'agit d'un levier de développement régional et d'un moteur de croissance pour le pays », a affirmé le Premier ministre lors d'un point de presse succinct.
Il a toutefois reconnu que ce projet suscite des tensions sociales, sur fond de rivalités politiques.
« Il y a en effet différentes prises de position, pour et contre, venant d'élus et de représentants de la population. Mais la réunion d'aujourd'hui a vu la présence de personnes initialement opposées au projet. Après discussion, il a été convenu qu'il fallait avancer vers le développement de la région Atsimo Andrefana, en s'appuyant sur les exploitations minières, car Base Toliara n'est pas la seule en jeu », a-t-il déclaré.
Solidarité gouvernementale
Le Premier ministre était accompagné de plusieurs membres du gouvernement, dont notamment le ministre de la Défense nationale, celui des Mines, le ministre de l'Eau et de l'Assainissement, le responsable de la Pêche et de l'Économie bleue, le ministre de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle, le commandant de la gendarmerie nationale, ainsi que les ministres de la Justice, de l'Environnement et du Développement durable. Étaient également présents un sénateur et plusieurs conseillers techniques parlementaires. Une présence que l'exécutif présente comme un signe fort de solidarité envers le projet d'extraction de Ranobe.
« Des représentants de partis d'opposition ont participé à la réunion d'aujourd'hui. Bien qu'ils ne partagent pas l'idéologie du pouvoir en place, ils s'engagent dans le développement de la région Atsimo Andrefana, qui passe par le développement du secteur extractif. Sous l'égide du président de la République, Andry Rajoelina, les négociations avec les investisseurs du projet Base Toliara ont permis d'améliorer les retombées positives futures sur la vie des populations locales », a ajouté Christian Ntsay.
Environ soixante personnes ont été vues à la sortie de la réunion, qui s'est tenue dans les locaux du bataillon d'infanterie de Toliara, sur l'ancien site du camp Raveloson Mahasampo. L'accès s'est fait exclusivement sur invitation.
Un représentant du fokontany de Benetsy, dans la commune d'Ankilimalinike, présent avec cinq autres personnes de sa localité, a livré quelques éléments de la rencontre : « Il y a eu des explications techniques et des discussions sur les avantages et les inconvénients du projet Base Toliara. Ceux qui n'étaient pas favorables ont été convaincus par les arguments présentés », a-t-il rapporté.
« Il y a un net affermissement des échanges et des relations avec les parties prenantes. Aujourd'hui, on constate une prise de responsabilité plus marquée et une meilleure organisation, qui permet d'avancer dans la même direction », a conclu le Premier ministre.