Marcel Amon-Tanoh, conseiller du président du RHDP, a clarifié sur Life TV, la position du parti au pouvoir concernant la candidature controversée de Tidjane Thiam.
À six mois de l'élection présidentielle ivoirienne, la question de l'éligibilité de Tidjane Thiam, président du PDCI, cristallise les débats politiques. Lors de son intervention télévisée sur le plateau télévisé de l'émission « Le Grand Talk », Marcel Amon-Tanoh a souhaité replacer le débat sur le terrain juridique, loin des polémiques partisanes.
« Monsieur Thiam tombe sous le coup de la loi et subit les effets de cette dernière, rien d'autre », a affirmé l'ancien ministre des Affaires étrangères. Pour étayer ses propos, le conseiller présidentiel a rappelé les dispositions de l'article 48 de la Constitution, issu d'une loi promulguée par Félix Houphouët-Boigny en 1961.
Celui-ci stipule que « tout Ivoirien majeur qui acquiert une nationalité étrangère perd automatiquement sa nationalité ivoirienne, sauf s'il est inscrit au tableau de d'enrôlement ».
L'interprétation de ce texte fondamental devient ainsi le point névralgique de la controverse.
Marcel Amon-Tanoh précise : « Le tableau d'enrôlement est similaire au service militaire. C'est pour cela que parmi ceux qui sont chargés de l'exécution de ce décret, figure le ministre de la Défense ». Cette précision vise à réfuter les arguments des partisans de Tidjane Thiam quant à la nature exacte de cette disposition.
Le conseiller du RHDP a établi un parallèle avec les défis juridiques qu'avait rencontrés l'actuel président Alassane Ouattara lors de précédentes élections : « Le Président Ouattara, on a été jusqu'à dire qu'il n'était pas Ivoirien. [...] Qu'est-ce qu'il a fait quand on l'a exclu ? Il a immédiatement appelé ses partisans au calme et s'est soumis à ces décisions injustes ».
Cette comparaison intervient alors que des manifestations de sympathisants du PDCI ont été signalées dans plusieurs villes du pays. Marcel Amon-Tanoh invite ainsi Tidjane Thiam à « comprendre que c'est une affaire de droit », suggérant que l'état de droit doit prévaloir sur les passions politiques.
L'interprétation de ces dispositions constitutionnelles pourrait ainsi déterminer la configuration finale de la prochaine présidentielle, attendue pour octobre prochain. La Commission électorale indépendante et le Conseil constitutionnel devraient se prononcer prochainement sur cette épineuse question d'éligibilité.