Des centaines d'enfants de la ville de Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental) s'adonnent, depuis quelque temps, à des activités économiques pour assurer leur survie.
À Radio Okapi, ces adolescents ont expliqué être confrontés à l'inaccessibilité aux écoles publiques, submergées par l'afflux d'élèves, et au manque de moyens pour étudier dans les écoles privées.
Ces enfants exercent des petits commerces au marché central de Bakwandanga à Mbuji-Mayi, où ils offrent un spectacle poignant. Ils vendent divers articles, tels que des sacs plastiques aux clients pressés, des beignets encore chauds, des oeufs ou quelques morceaux de fromage. Aux alentours de l'aéroport, d'autres enfants proposent des articles de toilette rudimentaires.
Plus surprenant encore, de jeunes adolescents sillonnent la ville avec de véritables pharmacies ambulantes.
Quelle est leur motivation derrière cette activité précoce ?
Ces enfants cherchent à gagner de quoi payer leur scolarité dans des écoles privées, les établissements publics étant devenus inaccessibles en raison de l'afflux massif d'élèves lié à la gratuité.
« Je vais au marché pour chercher de l'argent afin de payer l'école », a confié l'un d'eux à Radio Okapi.
Face à cette crise d'accès à l'éducation, la division des affaires sociales du Kasaï-Oriental a mis en place un programme de rattrapage scolaire.
« L'enseignement de rattrapage est organisé en trois années. Après ces trois ans, l'EPST les admet à l'ENAFEP, ils obtiennent leurs certificats et peuvent poursuivre leur cursus secondaire », a expliqué le chef de division provinciale de l'Éducation, François Mukendi.
Mbuji-Mayi, une ville de près de 3 millions d'habitants, est confrontée à des défis socio-économiques majeurs, exacerbés par le manque d'infrastructures routières adéquates et son enclavement.
Dans ce contexte difficile, parents et enfants sont contraints de lutter au quotidien pour leur survie.