Cameroun: La société civile dénonce l'initiative «100.000 jeunes unis derrière Paul Biya en 2025'

La jeunesse solidaire du grand nord a formellement condamné une initiative politique, intitulée « 100.000 Jeunes unis derrière Paul Biya en 2025 » dans la région de l'Extrême-Nord.

À six mois de la présidentielle au Cameroun, le Grand Nord fait encore parler de lui. Le 13 avril 2025, un éventail d'acteurs - tous issus de ce grand ensemble territorial composé des régions administratives de l'Extrême-Nord, du nord et de l'Adamaoua - ont dévoilé une communication intitulée « Appel des partisans du changement du Grand Nord pour un boycotte de l'initiative intitulée « 100.000 Jeunes unis derrière Paul Biya en 2025 »

L'activité baptisée « Extrême-Nord 100.000 Jeunes unis derrière le Président Paul Biya en 2025 », portée par Elhadj Boukar Abdourahim, ne bénéficie d'aucune approbation des jeunes de ces régions du Cameroun qui s'estiment "lésés et abandonnés, sans électricité, sans eau, sans écoles fiables, sans soins de santé primaire depuis plus de 40 ans" selon les termes d'un communiqué signé par Inoussa Moussa, le porte parole de la Jeunesse Solidaire du Grand Nord.

Unanimément, ils dénoncent la paupérisation de leurs régions et le manque de volonté des autorités à développer cette partie du Cameroun.

Dans leur communiqué officiel au ton ferme, La jeunesse solidaire du grand nord rappelle que "toute action menée au nom des jeunes de la partie septentrionale du Cameroun n'engage que leurs auteurs".

Après avoir dénoncé cette couardise des élites du parti au pouvoir dans le grand Nord, ils ont appelé tous les Camerounais épris de paix et de justice à s'inscrire massivement sur les listes électorales, de voter et de protéger leurss votes. Ils annoncent vouloir tourner la page des 43 ans du Renouveau de Paul Biya.

À six mois du scrutin présidentiel au Cameroun, cet appel venant de ce vivier électoral doit donner de l'insomnie au régime.

Le grands nord du Cameroun, "frauduleusement acquis au parti au pouvoir" selon Inoussa Moussa, n'a pas échappé à une lente descente dans la précarité. Les habitants pointent du doigt une litanie de maux qui gangrènent leur quotidien. Parmi eux :

Famine persistante, qui touche les plus vulnérables.

Un accès limité à l'eau potable, un luxe dans certaines zones.

Des coupures d'électricité fréquentes, freinant tout développement.

À cela s'ajoute une insécurité grandissante, alimentée par des groupes armés qui sévissent depuis plus d'une décennie. Pourtant, ce tableau n'est pas une fatalité, clament ces citoyens. Pour eux, il est urgent d'agir, non seulement pour leur région, mais pour l'ensemble du pays et surtout "Ne plus voter pour Paul Biya qui constitue un véritable catastrophe pour le Cameroun après plus de 42 ans de pouvoir", pouvons nous lire à la fin de ce communiqué de La jeunesse solidaire du grand nord.

À l'heure où ces lignes sont écrites, le Cameroun retient son souffle. Ce cri du nord, porté par des citoyens ordinaires, pourrait-il devenir le symbole d'un renouveau tant attendu ? La réponse se dessine peut-être déjà dans les murmures des rues et les espoirs fragiles d'un peuple en quête de justice.

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