Madagascar: Culture politique - Les opposants alimentaires

La mobilisation contre le régime en place semble floue pour le peuple. Les arguments des principaux acteurs se limitent à « Tsy ekenay» - « nous n'acceptons pas ». Ils usent de détours inutiles au lieu de décortiquer le motif de la manifestation. Une culture dont ils se sont inspirés lors de la manifestation de 2009.

Gagner le soutien d'une foule en colère veut dire succès. Sur des planches hâtivement assemblées par des charpentiers amateurs, les leaders se félicitent entre eux en voyant le vahoaka devant eux. Et quand ils prennent le micro, ils deviennent animateurs de scène ou de zumba jusqu'à la fin du meeting.

Par ailleurs, les réseaux sociaux, en l'occurrence Facebook, servent à diffuser en direct les événements. Des cinéastes de pacotille sont payés pour enregistrer le soi-disant jour inoubliable dans l'histoire du pays. Cette dernière expression souvent citée par les meneurs pour encourager les manifestants est, en quelque sorte, une formule magique, un souffle sur la braise. En quoi une protestation sans fondement peut-elle être un moment historique ? Sous un autre angle, ces orateurs ratés veulent tout simplement être des vedettes. Tout pour le paraître ! En vérité, ce sont des opposants mallettes casqués. Leur rôle consiste à détourner la population afin que celle-ci ait un regard voilé. Les mimiques faciales, les gesticulations du corps, les agressions verbales paraissent réellement vraies. Mais au final, ce ne sont que des mises en scène dramatiques.

En réalité, rares sont les dissidents qui se sont fondamentalement opposés au pouvoir. Les vrais préfèrent siroter leur café dans leur salon hochant négativement la tête en écoutant les balivernes vomies par ces prétendants haut parleurs qui sonnent faux. Un ancien politicien qui préfère taire son nom par mesure de sécurité raconte sa mésaventure aux côtés d'un bonimenteur. « Je pensais qu'il était à fond. Il était parmi nous lors d'une réunion. Nous avons élaboré une stratégie pour le lendemain. Nous étions tous confiants jusqu'à ce que les forces de l'ordre nous prennent par surprise. La stratégie était avortée. Il m'a fallu trois mois pour découvrir le traître dans ma famille politique », a-t-il confié. Depuis, ce contestataire détecte d' un seul coup d'oeil les charlatans.

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