La population résidant aux alentours de la carrière d'Ankatoka, dans la commune rurale de Betsiaka, district d'Ambilobe, se plaint.
Suite à la suspension de l'exploitation aurifère dans cette carrière, des milliers de personnes sont confrontés à des problèmes socio-économiques étant donné que leurs conditions de vie en dépendent. A titre d'illustration, ils sont dépourvus d'emploi depuis l'arrestation d'un opérateur économique qu'ils ont surnommé « sponsor » en novembre 2024, selon les témoignages de la population locale.
« Le fokontany d'Ankatoka a travaillé en étroite collaboration avec cet opérateur économique depuis 2019 où l'on a commencé l'exploitation de cette carrière. Celui-ci a soutenu les petits exploitants locaux en leur fournissant des matériels et équipements nécessaires. Il s'est également engagé à investir dans le domaine social en créant, entre autres, des infrastructures telles que des écoles, un hôpital et une église, sans compter l'alimentation en électricité de notre quartier, et ce, au profit de la population locale », a exprimé Jean Paul, chef fokontany d'Ankatoka, dans la commune de Betsiaka.
Vendre des biens
« La suspension de cette carrière, suivie de l'arrestation de cet opérateur pour des raisons inconnues, a ainsi entraîné de graves problèmes chez nous. Certains ménages ont été obligés de vendre leurs biens tels que les motos et les boeufs pour pouvoir survivre tandis que d'autres ont dû arrêter la scolarisation de leurs enfants faute de moyens. Les exploitants aurifères locaux réclament ainsi la reprise de sa collaboration avec cet opérateur économique qui a déjà porté ses fruits depuis quatre ans. Nous interpellons également le Président de la République Andry Rajoelina à se pencher sur notre situation », a soulevé Roger Tsarahavana, représentant des petits exploitants aurifères. Selon les explications d'un autre exploitant, José Angelin, ils comptent environ 1 000 personnes qui travaillent dans cette carrière d'Ankatoka et chaque exploitant emploie en moyenne 30 personnes, soit en tout 30 000 personnes qui y vivent. Ce qui contribue au développement socio-économique local.
Le député IRMAR, élu à Ambilobe, Assimo Bruno, portant la voix de la population locale demande également au Chef de l'Etat et au Premier ministre de prioriser la résolution de cette affaire. En effet, « cela pourrait entraîner la recrudescence de l'insécurité, outre la perte d'emplois de ces milliers de petits exploitants », a-t-il avancé. En attendant, il n'a cessé d'appeler la population au calme. En effet, ces habitants ont manifesté leur inquiétude face à l'arrestation de l'opérateur économique car un autre opérateur s'implanterait dans la carrière d'Ankatoka pour prendre sa place, selon leurs dires.