Depuis quelques jours, la photo de deux travail leurs népalais circule sur les réseaux sociaux. Une récompense aurait même été proposée à quiconque aiderait à les retrouver, après leur départ du dortoir. Cette situation, de plus en plus fréquente, a suscité de vives réactions en ligne.
Certains internautes s'indignent : «Sommes-nous revenus à l'époque de l'esclavage ?» ou encore «On publie des avis avec des récompenses comme s'il s'agissait d'animaux égarés. Et si ces travailleurs étaient victimes d'exploitation ?»
Le syndicaliste Fayzal Ally Beegun dénonce une répétition du passé : «Après les Bangladais et les Indiens, ce sont maintenant des Népalais qui prennent la fuite. On a l'impression d'assister à un retour à l'époque des esclaves marrons.» Il ajoute : «Certaines entreprises adoptent une mentalité qui pousse ces travailleurs étrangers au désespoir, parfois même jusqu'au suicide. La vie de ces travailleurs est banalisée.»
Il critique aussi le rôle des réseaux sociaux : «Facebook, TikTok et même certaines radios privées annoncent qu'ils sont 'disparus'. Mais ce ne sont pas des disparitions : ils quittent leur dortoir parce que leurs conditions de travail et de vie sont intenables. Les salaires sont insuffisants, leurs droits bafoués.»
Il rappelle enfin que ce n'est pas à la population de les rechercher : «C'est à la police d'intervenir en cas d'irrégularité. Le gouvernement doit condamner fermement cette nouvelle pratique. C'est une mentalité extrêmement dangereuse qui s'installe dans le pays.»
Parallèlement, la pénurie de main-d'oeuvre se fait de plus en plus sentir, notamment dans la construction et le transport. Actuellement, plus de 30 000 travailleurs étrangers sont présents à Maurice, dont 4 800 en situation irrégulière, selon les chiffres présentés par le ministre du Travail, Reza Uteem, le 7 mars à l'Assemblée nationale.