Port Soudan — Le vice-président du Conseil Souverain de Transition (CST), le commandant Malik Agar a envoyé dimanche un message aux membres du Parlement kenyan soue le titre " Grave préoccupation concernant l'organisation de réunions par la milice des Forces de soutien rapide sur le territoire kenyan" y soulignant qu'avec le plus grand respect et un profond sens du partenariat et au nom du peuple et du gouvernement de la République du Soudan. Conformément à ma précédente lettre ouverte adressée au Président William Kipchirchir Samoei Arap Ruto, je souhaite souligner l'importance de notre relation fraternelle de longue date avec la République du Kenya, fondée sur le respect mutuel, les luttes partagées et une vision collective d'une Afrique pacifique et prospère.
Le Soudan a toujours été solidaire du Kenya tout au long de son chemin vers l'indépendance, en offrant son soutien au mouvement de libération kenyan. Le Kenya a, à son tour, fait preuve de résilience et de leadership dans la résolution des problèmes régionaux. Cet héritage a favorisé une relation fondée sur la coopération, la solidarité et les principes du panafricanisme.
Dans cet esprit, M.Agar tient à exprimer la profonde préoccupation face aux récents développements qui mettent en péril les principes fondamentaux d'unité et de coopération entre les nations africaines.
L'Afrique a fait des progrès considérables depuis les périodes sombres de la colonisation et de l'apartheid. Grâce au sacrifice et à la volonté collective, nous avons établi des États indépendants et des institutions panafricaines. Pourtant, nous sommes aujourd'hui confrontés à des défis posés par des forces qui cherchent à déstabiliser nos nations par des guerres par procuration et l'exploitation des ressources, souvent soutenues par des acteurs non étatiques.
Le Soudan a été considérablement touché par ces influences déstabilisatrices. La milice des Forces de soutien rapide (RSF), une entité armée non étatique, est actuellement engagée dans une rébellion contre l'État soudanais et est accusée de manière crédible par les Nations Unies, l'Union africaine, l'IGAD, la Ligue des États arabes et de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme.
SE Agar souhaite attirer l'attention des parlementaires kenyans sur le fait que le 22 février 2025, la milice RSF a convoqué une réunion à Nairobi, une autre étant prévue pour la mi-avril 2025. Ces réunions visent à établir un soi-disant « gouvernement parallèle », qui porte directement atteinte à la souveraineté du Soudan et constitue une menace pour la paix et la stabilité régionales. Le peuple soudanais, l'Union africaine, le Conseil de sécurité des Nations Unies, l'IGAD et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ont tous fermement rejeté toute tentative de cette milice d'imposer une structure de gouvernance alternative illégitime.
M. Agar ajoute qu'il pleinement confiance dans votre engagement envers la constitution de la République du Kenya, qui respecte l'autonomie nationale et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États africains frères. Soyez assurés que votre cher Parlement défendra l'héritage du panafricanisme et ne permettra pas que le territoire kenyan soit utilisé pour légitimer ou héberger des entités déterminées à saper un État africain voisin.
En ce moment critique, le Soudan et son peuple sollicitent respectueusement votre solidarité et vous exhortent à accorder à cette question l'attention sérieuse qu'elle mérite. Nous appelons à votre soutien pour promouvoir la paix, la stabilité et un dialogue inclusif au Soudan, sans ingérence de puissances étrangères et d'acteurs non étatiques. Toute initiative de médiation légitime doit être inclusive et entreprise avec la pleine connaissance et le consentement de toutes les parties concernées, conformément aux normes africaines et internationales.
Le message est signé et scellé par Son Excellence Malik Agar Eyre Vice-président du Conseil Souverain du Soudan.