L'orphelinat « Miahy ny Ahy », situé à Ambohitrarahaba, a été inauguré samedi. Quatre fillettes y sont actuellement accueillies.
Un havre de paix pour les orphelins. Depuis le mois de mars, un centre d'accueil a ouvert ses portes pour offrir un refuge à des enfants en situation de grande vulnérabilité. Géré par l'association « Miahy ny Ahy », cet établissement héberge aujourd'hui quatre fillettes âgées respectivement de 15 mois, 2 ans, 3 ans et 5 ans.
« Nous avons pour vocation d'accueillir et d'accompagner les enfants de zéro à cinq ans, qu'ils soient orphelins, issus de la rue ou ayant subi les pertes tragiques de leurs parents. Notre ambition va au-delà d'un simple refuge. Nous avons à coeur de préparer ces petits à un avenir épanoui et autonome », explique Ravaka Randrianalison, présidente de l'association, à l'occasion de la cérémonie d'inauguration organisée samedi à Ambohitrarahaba.
L'admission au centre repose sur des critères stricts. Seuls les enfants orphelins de père, de mère ou des deux, répondant à des conditions précises, peuvent être placés à l'issue d'une enquête sociale approfondie, menée en coordination avec la commune et la population locale. Une ordonnance de placement et une lettre d'engagement sont exigées.
Les fillettes accueillies bénéficient dès leur arrivée d'un suivi médical assuré par un pédiatre partenaire. Leur bien-être physique et émotionnel constitue une priorité, avec notamment un contrôle médical mensuel, la présence permanente d'un personnel soignant, et une prise en charge complète de leur nutrition, de leur habillement et de leur éducation.
Convictions
Malgré une forte demande, le centre, qui peut accueillir jusqu'à vingt enfants, reste contraint de limiter les admissions, en raison de sa capacité restreinte et des conditions de placement rigoureuses.
« Être éducatrice ici, c'est endosser le rôle d'une mère», confie Antrasoa, 26 ans. « Le plus difficile, c'est de gagner la confiance de ces enfants fragilisés. Nous ne les laissons jamais seuls. Nous vivons avec eux au quotidien», poursuit-elle.
À l'origine de cette initiative se trouve Randrianalison Ravaka, présidente de l'association « Miahy ny Ahy». Marquée par une enfance difficile, elle livre un témoignage poignant: « À 10 ans, on m'a oubliée suite à un événement tragique dans notre famille. Je me sentais abandonnée. Je sais ce que c'est. C'est pourquoi je me bats aujourd'hui pour ces enfants. »
Le centre ambitionne déjà de se développer.
« Ce n'est qu'un début », affirme-t-elle. « Nous rêvons de créer d'autres orphelinats à Madagascar, pour que chaque enfant vulnérable puisse trouver un toit, une famille, une seconde chance », nous confie-t-elle.
L'orphelinat ne bénéficie d'aucun financement externe. Son fonctionnement repose entièrement sur la solidarité, l'engagement bénévole et une volonté farouche de venir en aide à ces enfants confrontés à une profonde instabilité émotionnelle.