Sur ordre du ministre de la Sécurité publique, quatre policiers ont été placés en détention à la prison d'Antanimora pour abus de fonction, corruption et extorsion de fonds.
Une enquête menée par le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) a conduit, vendredi, à la mise en détention préventive de quatre agents de la Police de l'air et des frontières (PAF), en poste à l'aéroport international d'Ivato. Soupçonnés d'abus de fonction, de corruption et d'extorsion, ces policiers ont été incarcérés à Antanimora.
Le ministre de la Sécurité publique a délivré une autorisation de poursuite, permettant aux enquêteurs de les interroger et de les traduire en justice devant le Pôle anti-corruption.
Les faits remontent à la nuit du 7 février 2025, lorsqu'un passager devait embarquer sur un vol d'Ethiopian Airlines à destination de Dubaï. Les quatre policiers, agissant en équipe, l'auraient extorqué alors que ses documents étaient en règle.
Lors du contrôle, les agents auraient menacé de l'empêcher d'embarquer s'il ne leur versait pas deux millions d'ariary.
« La somme a dû être versée. Une partie a été payée en espèces, l'autre envoyée par mobile money, car la famille du passager n'avait plus d'argent sur elle. Dès qu'ils ont reçu les deux millions, les policiers les ont immédiatement partagés entre eux. Tout cela a été prouvé au cours de l'enquête », a communiqué le Bianco.
Nombreuses dénonciations
La victime s'est exprimée sur les réseaux sociaux. « Même si elle n'a pas porté plainte, l'enquête a été ouverte pour appliquer la loi sur la lutte contre la corruption, et surtout pour prendre en compte le grand nombre de dénonciations reçues à cet aéroport international. Une agence du Bianco a d'ailleurs été installée sur place pour recueillir les doléances et conseiller les passagers qui en ont besoin », a expliqué l'institution.
L'année dernière, de nombreuses plaintes visant des agents véreux ont été enregistrées à l'aéroport d'Ivato, conduisant le ministre à renouveler l'équipe de la PAF. Les quatre policiers aujourd'hui mis en cause faisaient partie des nouveaux agents affectés en septembre 2024, à la suite de la visite du président de la République sur les lieux.