Les récentes pluies ont apporté un souffle d'espoir aux planteurs après une longue période de sécheresse. La chaleur intense, le manque de pluie et les restrictions d'irrigation avaient fortement affecté la production. Si la majorité des cultures bénéficient de cette amélioration climatique, certains légumes restent néanmoins vulnérables. Avec la fin de la période cyclonique et les récentes précipitations, les cultures reprennent progressivement.
Certains légumes, comme la pomme d'amour, ont rencontré des difficultés. Krit Beeharry, porte-parole de la plateforme Planteur des Îles, qui regroupe plusieurs agriculteurs, explique que le manque de main-d'œuvre et la période cyclonique ont limité les plantations. De plus, dans le Nord, les cultures n'ont pas été lancées avant l'arrivée des pluies, ce qui a également réduit les surfaces cultivées. Par ailleurs, la culture en plein champ a diminué, car la serre permet une meilleure production. Toutefois, une maladie a ravagé certaines serres et, malgré tout, le manque d'eau persiste, ce qui explique la hausse du prix de la pomme d'amour. En outre, les fleurs n'ont pas tenu en raison de la sécheresse, perturbant ainsi la pollinisation.
Après cet épisode, une amélioration de la situation est attendue avec les précipitations et la température moins élevée. Pour Krit Beeharry, «les cultures nouvellement mises en terre ne rencontrent pas de problèmes majeurs et la pluie leur est bénéfique. De plus, avec la fin de la saison cyclonique, certaines cultures reprennent progressivement, notamment la culture de pomme de terre et de pomme d'amour. Si les conditions restent favorables, la production devrait se stabiliser d'ici une vingtaine de jours, soit le mois prochain», affirme-t-il avec optimisme.
Farhad Jugun, basé dans le Sud, constate que si plusieurs cultures se portent mieux, certaines ont été affectées dans des zones particulièrement arrosées. «Les nouvelles plantations de kotomili, qui sont fragiles, ont été touchées car elles étaient encore trop petites. Quant à la pomme d'amour, les pluies ont abîmé les récoltes déjà prêtes, ce qui a entraîné une baisse de leur qualité», explique-t-il. Il évoque également le cas du haricot vert, qui noircit rapidement en raison des conditions pluvieuses. «Le giraumon peut également être impacté lorsque sa surface entre en contact direct avec un sol détrempé pendant trop longtemps. Il faut donc surveiller les cultures de très près afin de prendre les mesures nécessaires, comme déplacer les fruits pour éviter qu'ils ne restent trop longtemps sur un sol humide et ne s'abîment.»
Du côté du Nord, un planteur observe une légère amélioration à la suite des précipitations, mais rappelle que la production hivernale reste limitée. Seuls certains produits agricoles, comme le chouchou, le chou ou le chou-fleur, résistent bien, souligne-t-il. Les planteurs font savoir que la situation est certes meilleure qu'en pleine sécheresse des mois passés, mais il ne faut pas s'attendre à une chute brutale des prix. Tout dépendra des conditions à venir et de la capacité des producteurs à suivre le rythme.