Afrique du Sud: Un ex-policier et un ancien informateur poursuivis pour crime d'apartheid, première mondiale

Manifestation anti-apartheid à Amsterdam en 1985 (archive)

En Afrique du Sud, un juge a, ce 14 avril 2025, donné son feu vert au parquet pour qu'un ancien policier et un ex-informateur, bientôt jugés pour l'assassinat en 1982 de trois jeunes combattants de la liberté, soient poursuivis notamment pour crime d'apartheid. Selon des défenseurs des droits humains, aucun accusé n'avait, jusqu'à présent, été poursuivi pour le crime international d'apartheid. Explications.

En Afrique du Sud, un ancien policier de l'apartheid et un ancien informateur s'apprêtent à être jugés pour l'assassinat, en 1982, de trois jeunes combattants pour la liberté. Ils avaient été tués dans une explosion, tandis qu'un quatrième militant avait été sérieusement blessé.

Un juge sud-africain a, ce 14 avril 2025, donné son feu vert au parquet pour que ces accusés ne soient pas simplement poursuivis pour meurtre et enlèvement mais aussi pour crime contre l'humanité, et notamment crime d'apartheid.

Selon les défenseurs des droits humains, il s'agit d'une décision historique : aucun accusé n'avait, jusqu'à présent, été poursuivi pour le crime international d'apartheid, reconnu par les Nations unies et le Statut de Rome. Il aura fallu l'implication des familles des victimes et de la société civile, ainsi que la volonté du procureur rattaché à ce dossier, pour que, plus de 40 ans après les faits, un tel précédent ait lieu.

Ce procès prend donc une autre dimension, puisque ces anciens collaborateurs du régime ségrégationniste doivent désormais répondre non seulement de leurs actions individuelles, mais aussi de leur participation au sein d'un système d'oppression plus global.

Réouverture du dossier sur la mort du prix Nobel de la paix 1960

Près de 30 ans après la Commission vérité et réconciliation (TRC), plusieurs autres procès et enquêtes sont en cours, pour enfin finir de faire la lumière sur cette période de l'histoire sud-africaine, avec, notamment, la réouverture du dossier autour de la mort, jugée accidentelle, d'Albert Luthuli, ancien président de l'ANC et prix Nobel de la paix, percuté par un train en 1967.

Et ces poursuites pour « crime d'apartheid », si elles aboutissent, pourraient, selon les défenseurs des droits humains, inspirer d'autres pays.

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