Khartoum — « Nous avons pris le contrôle de Zamzam afin de protéger les civils et le personnel médical et nous sommes prêts à recevoir des convois d'aide humanitaire » affirment dans un communiqué les miliciens des Forces de soutien rapide (Rapid Support Forces RSF) en annonçant avoir conquis, hier, le 13 avril, le camp de réfugiés de Zamzam dans le Nord-Darfour (Soudan occidental).
Selon les Nations Unies, Zamzam accueille plus de 500 000 réfugiés. C'est l'un des trois grands camps de réfugiés situés à la périphérie d'El-Facher, la capitale de la région, sous le contrôle de l'armée (Sudan Armed Forces) mais encerclé depuis deux ans par les RSF.
Selon le porte-parole du Mouvement de libération du Soudan (SLM), une faction armée alignée sur les SAF et dirigée par Minni Arko Minawi, au moins 450 personnes ont été tuées lors de l'assaut du camp, tandis que d'autres sources affirment qu'au moins 70 000 personnes déplacées ont fui Zamzam.
L'Organisation Internationale de Secours (International Relief Organization, IRO), qui gère le camp de Zamzam, a déclaré que les RSF avaient attaqué le périmètre du camp dans la soirée du 11 avril, après l'avoir bombardé pendant des heures. Selon l'IRO, les miliciens ont détruit des centaines de maisons et le marché principal avant d'attaquer l'hôpital de campagne, tuant neuf membres du personnel, dont un médecin.
Le Sudanese Doctors Network a confirmé le meurtre de 10 membres du personnel médical au nord du Darfour au cours des deux derniers jours, dont six ont été tués par les forces RSF dans le camp de Zamzam, ainsi que le meurtre du directeur de l'hôpital d'Um Keddada, une autre ville attaquée par les miliciens.