Le 15 avril 2023, éclatait une guerre pour le pouvoir au Soudan, entre deux généraux. Il s'agit, pour ne pas les nommer, d'Abdel Fattah al- Burhan et Mohamed Hamdan Daglo dit « Hemetti » qui ont juré de s'offrir chacun le scalp de l'autre, plongeant ainsi le pays dans un chaos indescriptible.
Car, près de deux ans après, c'est toujours l'impasse ; tant les combats continuent de faire rage. Le conflit, selon les Nations unies, a laissé près de 20 000 cadavres sur le carreau sans compter les milliers de blessés et de déplacés. Et aujourd'hui, le Soudan se trouve divisé en deux, laissant penser à une partition de fait du pays. En effet, d'un côté, on a les forces armées soudanaises fidèles à Al-Burhan qui contrôlent le Nord et l'Est tandis de l'autre, les Forces de soutien rapide (FSR) de Hemetti régentent le Sud et l'Ouest, plus précisément le Darfour et l'Etat d'Aljazira, proche de la capitale Khartoum.
Qui donc pour sauver le Soudan ? C'est la question que plus d'un observateur se pose. Surtout quand on sait que toutes les tentatives de médiation ou de rapprochement de deux principaux protagonistes, ont jusque-là échoué. La situation est d'autant plus préoccupante que bien des Soudanais, de guerre lasse, ont fini par regretter l'ère d'Omar el-Béchir, du nom de ce dictateur qui a dirigé d'une main de fer, le pays pendant plusieurs décennies, et qui, à la faveur d'émeutes de la faim, a été renversé le 19 avril 2019 par un coup d'Etat.
Les Soudanais qui ont souffert des affres de la guerre, n'aspirent désormais qu'à la paix
En tout cas, l'espoir d'un changement suscité à la chute du satrape, a vite laissé la place au désenchantement ; le Soudan étant devenu un véritable champ de ruines. Pour l'heure, tous les regards sont tournés vers Londres où se tient, ce 15 avril 2025, une importante réunion ministérielle sur la guerre en cours au Soudan, avec pour objectif principal de parvenir à un cessez-le-feu.
Sont annoncées à ce rendez-vous, la France et l'Union européenne (UE) qui sont des partenaires privilégiés de Khartoum. La paix passera-t-elle par Londres ? On attend de voir. Toujours est-il que les Soudanais qui, pendant deux bonnes années, ont souffert des affres de la guerre, n'aspirent désormais qu'à la paix. Pour autant, les deux généraux accepteront-ils de surpasser leurs ego surdimensionnés pour donner une chance aux négociations ? Rien n 'est moins sûr, ce d'autant que les uns et les autres semblent allés plus loin qu'il serait difficile de reculer.
En conséquence, la crise ne fait que s'enliser avec l'entrée en scène d'acteurs extérieurs dont la plupart tirent les ficelles. A preuve, pendant qu'Abu Dabi est accusée de rouler pour les FSR de «Hemetti », le Caire, quant à elle, ne fait pas mystère de son soutien à Abel Fattah Al-Burhan, rendant illisible tout processus de sortie de crise.