Afrique: CAN U-17 - Les coachs masculins gardent un oeil (attendri) sur le Mondial U-17... féminin

Hasard du calendrier ou clin d'oeil bien senti de la FIFA ? Alors que la CAN U-17 CAF TotalEnergies entre dans son dernier virage au Maroc, les conférences d'avant-match, organisées à Casablanca, ont vu surgir un thème inattendu : la Coupe du Monde U-17 Féminine. Prévue elle aussi au Maroc du 17 octobre au 8 novembre 2025, elle précédera de peu le Mondial masculin U-17 au Qatar (3 au 27 novembre). Résultat : les sélectionneurs masculins, entre deux considérations tactiques, se sont laissés aller à quelques mots touchants à l'égard de leurs homologues féminines... et parfois de leur propre famille.

Des Lions, une Lioncelle et un tiraillement paternel

Chez les Baha, le football est une affaire de famille. À Casablanca, où les Lionceaux de l'Atlas préparent leur demi-finale, leur sélectionneur Nabil Baha évoque un mois de novembre qui s'annonce aussi exaltant que complexe. Lui dirigera son équipe au Qatar. Sa fille, Mayssa, attaquante prometteuse de la sélection féminine U-17 du Maroc, pourrait disputer son premier Mondial... à domicile.

« Ce sera peut-être la maman qui ira voir la fille », sourit-il lors de la conférence d'avant-match. « Papa sera avec Ziyad (ndlr: attaquant du Maroc U-17), mon fils, au Qatar... si tout se passe bien. Mais ne pas voir Mayssa jouer sa première Coupe du Monde, même si je sais qu'elle en vivra d'autres, c'est dur. » Le regard s'assombrit un instant. « C'est compliqué, oui, mais on fera avec. Il y a les visios, la télé... J'espère juste qu'on ne jouera pas aux mêmes horaires ! »

⚠️🔵🔴Mayssa Baha está convocado con la selección marroquí sub-17 para hacer entrenamientos en Rabat en el Mohammed VI Football Complex del 25 de noviembre al 3 de diciembre⚽️💪🏼 pic.twitter.com/YN8Je9EP8z-- Viscafcbmasia (@viscafcbmasia) November 16, 2024

Un souhait qui en dit long sur les dilemmes du coeur. « Voir mes deux enfants représenter le Maroc, c'est une fierté immense. Ils aiment ce maillot, ils s'épanouissent en sélection. Je leur souhaite le meilleur. » L'émotion, contenue dans la voix, traduit bien plus qu'une double casquette de sélectionneur et de père : elle évoque une génération qui respire football... des deux côtés du ballon.

Côte d'Ivoire : même drapeau, même combat

À quelques mètres de là, dans la salle voisine, Bassiriki Diabaté répond à sa propre conférence d'avant-match. Son équipe affronte le Maroc en demi-finale, mais lui aussi garde une pensée pour une autre échéance : le barrage des Ivoiriennes U-17 contre la Guinée. Une victoire leur ouvrirait les portes de la Coupe du Monde Féminine.

« Nous parlons souvent avec Adelaïde Koudougnon », explique-t-il. « Elle entraîne la sélection féminine U-17. Chez nous, en Côte d'Ivoire, on voit les choses globalement : une sélection, c'est une sélection, qu'elle soit masculine ou féminine. »

Loin d'être une formule creuse, cette solidarité prend corps dans les politiques fédérales : « Nous, les sélectionneurs, on échange tout le temps. On partage nos expériences. Ce que je souhaite à Adelaïde, c'est le même parcours que nous ici. Elle a tout notre soutien. »

Et, clin d'oeil au destin, il ajoute : « Elle aussi joue à l'extérieur. Nous avons réussi au Maroc, elle peut réussir au Mali. Avec la même émotion, la même détermination. »

Maroc et Côte d'Ivoire, deux locomotives pour deux Coupes du Monde

Ces deux témoignages reflètent une réalité : la montée en puissance du football féminin de jeunes en Afrique ne laisse pas indifférent. Ni les institutions, ni les acteurs du terrain. Le Maroc, pays hôte du Mondial féminin U-17, entend briller aussi bien sur les pelouses que dans l'organisation. Et la Côte d'Ivoire, en position favorable pour décrocher sa qualification, incarne cette nouvelle génération de pays investis dans les deux volets de la performance sportive.

Les discours de Baha et Diabaté, prononcés dans le cadre officiel des conférences de presse d'avant-match de la CAN U-17 à Casablanca, témoignent d'un football africain en train de s'aligner avec les grandes tendances mondiales : la complémentarité des projets masculins et féminins.

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