Ces cinq dernières années, le petit triangle du Nord voit ses raiamandreny niamboho « tourner le dos». Ali Cassam, Paul Jaoravoaña , le général Ismaël Mounibou, laurence Jean Robert Gara, le professeur Ali Saandy Tsialefitra, et récemment Jean Pascal Jaosoa, bref la liste est longue. Militaires, enseignants, élites politiques, ses grands hommes étaient des piliers incontestables.
Ils avaient leur propre idéologie afin de développer leur localité. Ils étaient avisés, cultivés, et très habiles. Ils n'étaient peut-être pas dans un même parti, ni sur la même longueur d'onde, mais ils avaient le même but. Sans panégyrique, de leur temps, Antsiranana, bien que la Route RN5A n'ait pas été construite, les populations des deux régions SAVA et DIANA avaient de qui tenir. Grâce à eux, Antsiranana añabo loha (Antsiranana marche la tête haute), car ils gagnaient les oreilles des surintendants du pays.
Actuellement, la pointe du pays s'est émoussée bien que les nouvelles générations 1970-1980 affirment, voire confirment leur présence. Comme si elles n'étaient pas prêtes à prendre le relais, alors qu'elles étaient protégées entre les pattes de leurs anciens. N'écoutaient-elles pas les consignes livrées par leurs prédécesseurs ? Oui, c'est facile d'observer, mais la responsabilité exige d'avoir les épaules larges. Ces hommes du XXème siècle l'ont prouvé.
Effectivement, ils ont commis des fautes, volontaires ou involontaires. De leur vivant, ils n'arrêtaient pas de dire, « ne faites pas ce que nous avons fait ». Ces remords, tout au long de leur vie, ont transpercé leur coeur, tourmenté leur esprit. Certains d'entre eux moururent avec une grande repentance. Mais au moins, avant de fermer les yeux, ils se sont donné la peine d'avouer leurs erreurs de jeunesse. Les tirailler d'injure, c'est comme cracher sur leur tombe.
En effet, la situation a complètement changé depuis l'avènement des nouvelles technologies, en l'occurrence les réseaux sociaux. Désormais, le paraître fait l'affaire, au détriment de l'idéologie !