Macron passe, « alors on mange ! ». Sur les réseaux sociaux, les belles images du scintillement de la ville des Mille et ses travaux à marche forcée d'« urbanisation ». Il y a un an de cela, les rues de la capitale rappelaient l'aspect pittoresque de la campagne et la crasse des bidonvilles, « ruralisation de la ville », disait Dama du groupe Mahaleo au détour d'une conversation en auto. Comme toujours, la planète Facebook n'en attendait pas moins pour réagir.
« C'est parce qu'Emmanuel Macron va visiter le pays (emoji hilarité) », résume un internaute. Sur la page Facebook de Midi Madagasikara, l'annonce du passage du président français fait plus rire que réagir avec positivité. Et cela reflète la plupart des « pages d'actus » malgaches.
A cela s'accompagne le régime de sécurité adopté pour la visite des quatre chefs d'Etat étrangers. Les internautes semblent oublier que, tout comme Macron, ces autres personnalités internationales méritent également les honneurs d'une ville impeccable, de façade ou pas. Autre sujet des moqueries numériques, les photos de fonctionnaires passant au balai les trottoirs de « Tana », moeurs de l'époque « Gallienienne ».
« Le PDG va visiter les entrepôts ! On va nettoyer », lance un facebookeur. Dans les commentaires, difficile de vérifier si ce sont des acquis à la cause de l'opposition et compagnie, mais les utilisateurs et utilisatrices se lâchent. « Mauvais augure », met en avant un autre. Si la page de Midi Madagasikara seule était la voix des citoyens malgaches, ces derniers sont très loin d'apprécier la visite du président français. Cependant, dans d'autres pages « d'actus », c'est presque le même refrain. Des dépenses folles, des nettoyages de façade, des gesticulations habituelles...
ces mots résument l'opinion d'une large partie des internautes malgaches vis-à-vis de cette visite. Tandis que le délestage revient, à en croire Facebook. Les Malgaches se déchiquètent. Les gosses se font violer. Des personnes âgées meurent seules sur les trottoirs. Le réseau social a été submergé de meurtres et de vies perdues ces dernières semaines. Bref, Macron arrive, les Malgaches se mangent entre eux.