Ile Maurice: Padayachy libéré sous caution

Après cinq jours en détention, l'ancien ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a retrouvé la liberté conditionnelle hier. Il a comparu devant la cour de district de Port-Louis où la décision du magistrat Prashant Bissoon est tombée : l'ex-Grand argentier pourra désormais répondre de l'accusation provisoire de fraud by abuse of position libre.

La Financial Crimes Commission, par la voix de l'un de ses enquêteurs, a indiqué qu'elle ne s'opposait plus à la libération sous caution de Renganaden Padayachy. En conséquence, le tribunal a imposé deux cautions de Rs 300 000 chacune, ainsi qu'une reconnaissance de dette de Rs 5 millions. L'ex-ministre avait été arrêté mercredi dernier dans le cadre d'une enquête sur une présumée malversation de Rs 300 millions au préjudice de la Mauritius Investment Corporation. L'affaire suscite une vive attention médiatique et politique depuis qu'elle a éclaté.

La comparution de l'ex-ministre n'est pas passée inaperçue. Plusieurs anciens ministres, dont Bobby Hurreeram, Deepak Balgobin et Stephan Toussaint, étaient présents, en plus des sympathisants qui scandaient «Liber Mame». D'autre part, quelques personnes en colère criaient «Voler». Elles se posaient des questions sur le judiciaire. «Akoz enn ex minis, li pa met menot. Si ti mwa-la, mo tas andan mem!», a lâché un individu en colère. Devant la New Court House, l'ambiance était électrique. Tandis qu'un groupe de citoyens scandait «voler, voler», un autre, composé de sympathisants de Renganaden Padayachy, répondait avec ferveur : «Liber Mame, liber Mame.»

À l'issue de l'audience, Me Raouf Gulbul, avocat de Renganaden Padayachy, n'a pas caché sa satisfaction : «C'est un grand jour pour lui. Ce lundi marque également le Nouvel an tamoul et cette décision apporte une lueur d'espoir.» Toutefois, il a rappelé que l'enquête demeure complexe et pourrait se prolonger : «Mon client restera pleinement à la disposition des enquêteurs.»

Un soutien inattendu

Dans un moment insolite, Abdul Raman Hossenally, un habitué des tribunaux, s'est présenté pour exprimer son soutien à Padayachy. «Mo la parski pa kapav met enn ansien minis Finans dan kaso. Li ti pe donn dimounn manze. Mo finn feb ar sa», a-t-il dit avec émotion, ajoutant qu'un ancien ministre mérite du respect alors qu'il tenait une coupure de presse en main avec la photo de l'ex-ministre.

Il est de ceux qui se sont exprimés après la liberté conditionnelle de Renganaden Padayachy. Deepak Balgobin, ex-ministre des Technologies de l'information et de la communication, est catégorique : l'arrestation de l'ancien Grand argentier est une tactique politique. «Kan zot pa pe kapav fer fas lepep, zot vinn ekzekit bann opozan politik. Ti dir pou bes pri lesans landemin mem eleksion, pa finn ariv narye.» Deepak Balgobin est aussi revenu sur l'arrestation de l'ex-ministre des Finances, expliquant qu'il n'allait pas commenter car l'enquête est en cours.

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