« Être éducatrice dans un orphelinat, c'est une mission presque sacrée. C'est une vocation où l'on endosse, chaque jour, le rôle d'une mère », confie Danissa, éducatrice dans un centre d'accueil pour orphelins, rencontrée ce week-end. Formée en leadership, elle dit avoir trouvé dans cette voie sa véritable mission. « Cependant, gagner la confiance de ces enfants fragilisés, c'est un combat quotidien. Nous ne les laissons jamais seuls. Nous vivons avec eux, à leur rythme, dans leur réalité », continue-t-elle.
Marie Razafindraketaka, éducatrice depuis plus de dix ans dans un centre d'accueil, abonde dans le même sens. « Il faut être tout à la fois, un guide, un confident, un repère, parfois une figure parentale. Mais il faut rester un professionnel. Ces enfants n'ont pas choisi leur situation. On ne peut pas tout réparer, mais on peut être là, vraiment là », ajoute-t-elle.
Le rôle de ces éducateurs dépasse largement le cadre éducatif. Ils écoutent, rassurent, cadrent, encouragent. Présents à chaque étape de la vie des enfants, ils deviennent souvent leur seul point de stabilité. Pour beaucoup, l'éducateur est le seul adulte en qui ils apprennent à avoir confiance.
Le quotidien, pourtant, est semé d'embûches. Crises émotionnelles, retards scolaires, traumatismes, manque de moyens : les difficultés ne manquent pas. Mais malgré la fatigue et parfois le découragement, la vocation demeure. « Chaque sourire retrouvé, chaque petit pas vers l'autonomie est une victoire », témoigne Marie Razafindraketaka.
Au-delà des protocoles et des structures administratives, une vérité s'impose, le fait que chaque enfant mérite une chance. «Et cette chance commence parfois simplement par une main tendue, une présence stable, un regard bienveillant», conclut Danissa.