L'homme derrière Pulse Analytics, Stéphane Adam, sera présenté ce matin au bureau du Central Crime Investigation Department, à Port-Louis, plus précisément à l'unité Anti-Money Laundering, dans le cadre de l'enquête sur les activités de sa société de sondages politiques. Ce déplacement intervient dans un contexte de pressions croissantes exercées par les autorités pour déterminer si l'ancien ministre des Finances, Renganaden Padayachy, est directement ou indirectement lié à ce dossier.
Selon nos sources, après les premières investigations menées par la Financial Crimes Commission, les forces de l'ordre envisageraient de solliciter l'arrestation de Renganaden Padayachy, libéré sous caution hier.
Au coeur de l'enquête : un sondage publié le 28 octobre 2024 par Pulse Analytics, prédisant une victoire électorale de l'Alliance Lepep, alors au pouvoir, lors des élections générales du 10 novembre. Les résultats du scrutin ont déjoué tous les pronostics : l'Alliance du changement l'a emporté haut la main, raflant l'ensemble des sièges à l'Assemblée nationale. Le contraste saisissant entre les prévisions et le résultat final a rapidement alimenté des accusations de manipulation de l'opinion, visant Pulse Analytics.
Mais un élément nouveau vient remettre en cause la thèse d'un faux sondage délibéré. Le même jour, Fitch Solutions, filiale de l'agence de notation Fitch Ratings, a publié un rapport indépendant - de nature, il est vrai, plus qualitative que quantitative - concluant à une probable victoire de l'Alliance Lepep, sur fond de stabilité économique. Ce rapport, relayé par Bloomberg , donnait une lecture géopolitique et macroéconomique similaire à celle de Pulse.
Pour l'instant, la justice suit son cours, et Stéphane Adam reste sous le statut de témoin. Dans son entourage, on défend la légitimité des analyses produites par Pulse et on dénonce une tentative de faire porter à la société la responsabilité d'un revers électoral inattendu.
Fitch Solutions : https://www.fitchsolutions.com/bmi/politicalrisk/mauritian-ruling-party-win-november-election-voteshare-decline-28-10-2024