La ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, marque deux mois d'occupation par la coalition rebelle M23/AFC ce 14 avril 2025, plongée dans une crise multidimensionnelle. Le secteur financier est gravement affecté : banques et institutions de microfinance, restent fermées, bloquant les liquidités et accentuant l'inflation monétaire, selon des sources dans la région.
Cette situation étrangle le pouvoir d'achat des ménages, déjà confrontés à la pénurie de biens essentiels et à l'insécurité, déplorent certains habitants.
Insécurité endémique
Des groupes armés non identifiés terrorisent la population pendant la nuit, pratiquant pillages et exécutions sommaires. Les victimes de ces actes inciviques, sont parfois lynchées par des habitants exaspérés, alimentant un cycle de violence extrajudiciaire. Les autorités locales semblent absentes face à cette justice populaire.
Les zones rurales, coupées par les combats entre les Wazalendo et les rebelles, deviennent inaccessibles. Les structures sanitaires sont en rupture de médicaments après le départ des ONG, tandis que le système éducatif s'effondre : écoles sous-occupées et frais scolaires impayables dominent le paysage, selon des sources concordantes.
L'avancée initiale du M23/AFC, soutenue par le Rwanda, avait conduit à l'occupation sans résistance de Bukavu le 14 février dernier, suivie de pillages massifs et d'un exode de 10 000 réfugiés vers le Burundi, selon plusieurs organisations et la société civile.
Malgré les appels internationaux au retrait des rebelles, les combats persistent, notamment à Walungu et Kavumu ces derniers jours.