Les Conseils d'administration du Groupe de la Banque africaine de développement ont accueilli le 8 avril dernier à Abidjan, le président de la Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), M. Omar Alieu Touray, pour une session technique sur l'état des lieux de l'intégration régionale dans la sous-région de l'Afrique de l'Ouest.
La réunion, présidée par Mme Nnenna Nwabufo, vice-présidente chargée du développement régional, de l'intégration et de la Prestation de services du Groupe de la Banque, a été organisée en réponse à une demande du Comité des opérations et de l'efficacité du développement (CODE), organe subsidiaire des Conseils d'administration, à l'issue de sa réunion sur la revue à mi-parcours de 2024 du Document de stratégie d'intégration régionale (DSIR). Ainsi, les discussions de la réunion se sont concentrées sur la manière de faire progresser l'intégration régionale, compte tenu des récents développements et des dynamiques en cours dans la région de l'Afrique de l'Ouest.
La direction du Groupe de la Banque a d'abord présenté les forces, les opportunités et les contraintes opérationnelles en Afrique de l'Ouest. Elle a ensuite noté que l'Afrique de l'Ouest est « le moteur économique du continent, représentant 27 % du PIB total de l'Afrique, soit environ 700 milliards de dollars. Elle est la plus performante dans l'indice d'intégration régionale de l'Afrique et, malgré les défis, elle peut se positionner efficacement pour la zone de libre-échange continentale africaine ».
Pour sa part, M. Touray a fait état des développements récents dans la région et sur la manière dont la Commission de la CEDEAO et ses membres abordent les défis actuels. Il a insisté sur l'importance de la solidarité, soulignant que la CEDEAO accueille tous les pays de la région et au-delà et qu'elle collaborera avec eux. Il a donc appelé à un investissement continu dans le développement régional, a exprimé son appréciation pour « la qualité de l'interaction entre la Commission de la CEDEAO et le Groupe de la Banque africaine de développement, en particulier par l'intermédiaire de son département national du Nigeria ».
Faisant référence à sa note de crédit « AAA », il a invité le Groupe de la Banque à « continuer à investir dans la mobilisation des ressources pour la région de l'Afrique de l'Ouest et à poursuivre ses efforts actuels dans le développement des infrastructures, de la gouvernance économique et de l'énergie au profit des populations ». Il a ainsi salué certains projets et opérations d'intégration régionale de la Banque, notamment l'interconnexion électrique Mali-Mauritanie, les liaisons routières Burkina-Mali-Côte d'Ivoire et le corridor Abidjan-Lagos. Toutefois, il a encouragé la Banque à intensifier son action sur le lien entre la paix, la sécurité et le développement, tout en continuant à investir dans les corridors régionaux.
Il a également souligné l'importance des infrastructures transfrontalières, du commerce dans le cadre du programme de libéralisation du commerce de la CEDEAO et de la Zone de libre-échange continentale africaine.
En réponse aux interventions, le Conseil a noté que le commerce intra-régional en Afrique de l'Ouest ne représentait que 9 % des importations et 10 % des exportations, ce qui contraste avec la libre circulation des biens et des personnes, reconnue depuis longtemps comme l'une des principales réalisations de la CEDEAO. Toutefois, ils ont encouragé la Commission de la CEDEAO à envisager de prendre davantage de mesures pour stimuler le commerce intracommunautaire ; de supprimer les barrières non tarifaires pour mieux intégrer la région ; ensuite de capitaliser sur les synergies avec d'autres organisations régionales, en particulier la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) ; et enfin de renforcer le secteur privé pour réduire le paradoxe d'un « continent riche en ressources naturelles, mais avec le plus grand nombre de pauvres ».
Néanmoins, les membres des Conseils ont accueilli favorablement la session et ont indiqué qu'elle leur donnait l'occasion de mieux apprécier la situation actuelle dans la région de l'Afrique de l'Ouest, et de s'engager avec la Commission de la CEDEAO sur la manière de renforcer la collaboration entre les deux institutions.
À la fin, M. Touray a souligné l'importance de la session technique et a indiqué que « compte tenu de l'ampleur des défis identifiés, ceux-ci ne peuvent être relevés que grâce à une coopération solide ».
En conclusion, Mme Nwabufo, au nom du président du Groupe de la Banque et des Conseils d'administration, Akinwumi Adesina, de la haute direction et du personnel de la Banque, a exprimé sa gratitude au M. Alieu Touray et aux membres du Conseil pour leur participation à la session, qui a été tenue pour actualiser les connaissances de la Banque sur la région et les priorités de la Commission de la CEDEAO.