Ile Maurice: Les comptes s'enflamment à la STC

Lors de la Private Notice Question (PNQ) de ce mardi 15 avril, le leader de l'opposition, Joe Lesjongard, a voulu connaître l'estimation des gains exceptionnels que la State Trading Corporation (STC) réalisera au cours des quatre prochains mois, suite au maintien des prix des carburants tel que décidé par le Petroleum Pricing Committee (PPC) le 11 avril. Après avoir communiqué les chiffres du déficit enregistré par le Price Stabilisation Account (PSA) en 2024, le ministre du Commerce, Michaël Sik Yuen, a exposé la position financière de la STC, qui s'est sensiblement détériorée en avril 2025 par rapport à juin 2024. Il a précisé que la STC a dû emprunter des devises sur le marché international pour financer des importations s'élevant à environ Rs 4 milliards par an. Le PSA affiche actuellement un déficit de Rs 2,8 milliards.

Le ministre Sik Yuen a aussi attiré l'attention sur la diminution de l'écart entre le calculated price et le prix de vente au détail. Répondant à la question du leader de l'opposition, il a indiqué que la STC prévoit, pour les quatre mois se terminant au 31 juillet 2025, un excédent -- ou windfall gain -- de Rs 108 millions sur l'essence et Rs 459 millions sur le diesel. Soit un total de Rs 567 millions.

Cependant, a souligné Michaël Sik Yuen, ces excédents ne sont pas crédités au bilan de la STC, mais versés au PSA afin de couvrir les «subsides» accordées par le passé pour maintenir les prix des carburants à des niveaux raisonnables. Ils serviront aussi de réserves pour amortir toute hausse de prix éventuelle.

Michaël Sik Yuen a rappelé que le PSA affichait un déficit de Rs 5,2 milliards en septembre 2023, Rs 4,2 milliards en juin 2024 et Rs 2,8 milliards au 8 avril 2025. Plus précisément, à cette date, si le compte relatif à l'essence enregistrait un surplus de Rs 300 millions, celui du diesel présentait un déficit de Rs 3,1 milliards.

Le ministre a également révélé que la STC a dû contracter des emprunts en devises étrangères, équivalant à Rs 8,1 milliards, pour honorer les paiements liés aux importations, en raison du manque de devises sur le marché local. Il a ainsi insisté sur l'importance de conserver les excédents pour faire face aux périodes difficiles et stabiliser les prix.

S'est ensuivi une virulente critique de la politique financière du gouvernement sortant. Michael Sik Yuen a rappelé que la dette publique s'élève désormais à Rs 644 milliards, soit 90,4 % du PIB. Il a également mis en garde contre une possible dégradation de la note souveraine du pays par Moody's.

Enfin, le ministre a retourné la quasi-totalité des questions supplémentaires de Joe Lesjongard contre ce dernier, affirmant que la promesse d'une baisse des prix des carburants n'a pu être tenue en raison de la découverte de la véritable situation économique du pays. Lorsque le député Adrien Duval a demandé pourquoi le gouvernement ne supprimait pas la TVA sur les autres taxes imposées aux carburants, Michael Sik Yuen lui a rétorqué : «Pourquoi l'ancien gouvernement ne l'a-t-il pas fait ?»

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