À l'occasion de l'escale du navire-laboratoire Plastic Odyssey à Maurice, une conférence sur la pollution plastique, réunissant plusieurs acteurs engagés, a été organisée hier, au Caudan Arts Centre. Une campagne océanographique est actuellement menée dans l'océan Indien, d'avril à juillet, pour étudier les impacts de cette pollution, sensibiliser le public et promouvoir des solutions concrètes de valorisation des déchets. Ce, dans le cadre du programme Expédition plastique océan Indien (ExPLOI), porté par la Commission de l'océan Indien (COI) avec le soutien de l'Agence française de développement et du Fonds français pour l'environnement mondial, ainsi que de partenaires locaux tels que la Mauritius Commercial Bank (MCB) et les sponsors de Plastic Odyssey.
Présente dans plusieurs îles de l'océan Indien, la MCB est consciente de l'urgence d'agir, grâce à sa proximité avec les réalités du terrain. « Les déchets s'accumulent, les écosystèmes s'épuisent et les conséquences s'aggravent», a souligné Thierry Hebraud, Chief Executive Officer de la MCB. Selon lui, cet objectif est essentiel pour faire face à l'un des plus grands défis environnementaux actuels. « La MCB est fière d'être partenaire de cette expédition, en cohérence avec notre raison d'être, Success Beyond Numbers. À travers notre initiative Your Card For Change, lancée en 2019, nous avons levé près de Rs 15 millions pour financer des projets de préservation de la biodiversité, en collaboration avec des organisations non gouvernementales et institutions scientifiques. C'est dans ce cadre que nous avons souhaité soutenir activement l'escale de Plastic Odyssey dans l'océan Indien et devenir le partenaire Platinum de cette initiative visionnaire.»
Il a rappelé qu'en tant qu'État insulaire, Maurice est particulièrement vulnérable aux effets de la pollution plastique. « Notre biodiversité marine, déjà fragile, joue un rôle vital dans notre économie, notre sécurité alimentaire et notre identité culturelle. Préserver nos lagons, nos récifs, nos espèces endémiques, c'est aussi préserver l'avenir de nos territoires.» Cette escale, a-t-il ajouté, « devient bien plus qu'une étape : elle devient un catalyseur pour éveiller les consciences et faire émerger des solutions locales, durables, adaptées à notre réalité.»
Plastic Odyssey compte à bord des chercheurs qui étudient la pollution plastique : types de déchets, origines, zones touchées et facteurs comme la densité de population ou les courants. Ils analysent aussi si ces plastiques véhiculent des microbes dangereux. Dans le cadre de ce programme, le navire fait escale dans plusieurs ports de la COI : La Réunion, Maurice, les Seychelles, les Comores et Madagascar. Il sera à Maurice jusqu'au 25 avril, avant de partir à Madagascar. Durant cette escale, des conférences, tables rondes et projections de documentaires favoriseront le dialogue entre scientifiques, entreprises, décideurs et citoyens.
Pour le ministre de l'Environnement, Rajesh Bhagwan, il faut aussi agir concrètement pour éliminer le plastique. Il a indiqué que la majorité des déchets plastiques à Maurice provenait des emballages alimentaires et des bouteilles, majoritairement importés. Il a insisté sur le fait que la pollution nous concerne tous, et qu'investir dans des alternatives durables, repenser les chaînes de production et réduire l'empreinte plastique à la source sont à la fois possibles et indispensables.Le ministère travaille actuellement sur de nouvelles mesures. Maurice participe aussi activement aux négociations d'un traité international ambitieux, attendu pour août.