Après des années de silence imposé par la peur et la honte, une habitante de Plaine- Verte, âgée de 35 ans, a décidé de dénoncer publiquement les sévices qu'elle aurait subis depuis son adolescence. Vendredi dernier, elle s'est rendue dans un poste de police pour rapporter une série de violences sexuelles, menaces et abus numériques perpétrés par son ex-époux et plusieurs proches de ce dernier.
Selon sa déposition, elle aurait été mariée religieusement à l'âge de 15 ans à un homme alors âgé de 24 ans. Depuis ce mariage précoce, elle affirme avoir été victime de rapports sexuels forcés et d'actes de sodomie, non seulement par son mari, mais aussi par des proches de ce dernier, dont un cousin et deux autres hommes, dont l'un serait inconnu. Ces actes auraient eu lieu à plusieurs reprises, dans divers endroits qu'elle est aujourd'hui capable d'identifier.
Ce qui rend l'affaire encore plus grave, c'est la dimension numérique de cette violence. La victime affirme que plusieurs de ces abus auraient été filmés par son mari à l'aide de son téléphone portable. Ces vidéos auraient ensuite été diffusées sur les réseaux sociaux, dans le but explicite de nuire à sa réputation et de l'humilier publiquement.
Divorcée depuis juillet 2022, la femme explique avoir longtemps gardé le silence, submergée par la peur des représailles et les menaces constantes de son ex-époux. Ce n'est que récemment qu'elle aurait trouvé le courage de tout révéler, notamment après avoir reçu, le 4 avril dernier, une vidéo pornographique sur son téléphone portable, envoyée depuis le compte WhatsApp de son frère. Elle soupçonne que cette vidéo aurait été transmise à ce dernier par son ex-mari, dans une tentative de revenge porn, une forme de représailles numériques particulièrement destructrice.
Profondément affectée et bouleversée, la victime a remis aux enquêteurs une clé USB contenant des vidéos à caractère pornographique ainsi que des enregistrements audio. Elle a également exprimé sa volonté de collaborer pleinement avec les autorités, allant jusqu'à proposer de localiser les lieux des agressions présumées et d'identifier formellement les agresseurs. L'enquête a été ouverte sous la supervision de l'assistant surintendant de police Moorghen.