Soudan: Le ministre des Affaires étrangères tient une conférence de presse avec les médias britanniques et présente l'évolution de la situation au pays

Son Excellence le ministre des Affaires étrangères, l'ambassadeur Dr Ali Youssef, a tenu lundi une conférence de presse organisée par l'ambassade du Soudan à Londres, à laquelle ont participé d'éminentes institutions médiatiques britanniques.

Au cours de la conférence, le ministre a fourni un exposé complet sur l'évolution de la situation au Soudan et les défis auxquels le pays est confronté à la lumière des attaques continues perpétrées par la milice des Forces de soutien rapide, avec un soutien étranger flagrant.

Le ministre a passé en revue les attaques lancées par la milice contre les camps de personnes déplacées autour de la ville d'El Fasher, notamment à Abu Shawk et Zamzam, indiquant que ces attaques brutales font partie d'un plan visant à utiliser les civils comme boucliers humains en préparation de la prise de contrôle de la ville, coïncidant avec la convocation de la Conférence de Londres, dans une tentative flagrante de légitimer le projet de diviser le Soudan et d'établir une entité parallèle au Darfour et dans certaines parties du Sud-Kordofan.

Le ministre a affirmé que les Forces armées soudanaises (FAS) maintiennent le contrôle sur la majeure partie du pays, à l'exception des États du Darfour et de quelques poches limitées dans les États du Kordofan et du Sud-Omdurman, et poursuivent leurs opérations pour protéger les civils dans les zones libérées.

Le ministre a noté que la milice, après avoir été expulsée de Khartoum, a eu recours à des drones stratégiques exploités par des parties externes pour cibler des installations de services vitales telles que l'eau et l'énergie à Khartoum, Al-Jazirah et dans les États du Nord, constituant un crime à part entière contre les civils.

Il a expliqué que le gouvernement soudanais est en contact permanent avec les Nations Unies et les organisations régionales, qui ont clairement condamné ces attaques.

Concernant la Conférence de Londres, le ministre a expliqué qu'il avait rencontré le sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires politiques en marge de la Conférence de Munich, où ils ont discuté des relations bilatérales et de la position britannique sur le Soudan au Conseil de sécurité. Son Excellence a souligné à la partie britannique que tout rôle international efficace au Soudan doit être mené en coordination avec le gouvernement soudanais légitime.

Il a ajouté que, selon la partie britannique, la conférence se concentrerait sur les questions humanitaires et que le gouvernement soudanais aurait dû être invité. Cependant, l'absence d'invitation, contrairement à l'invitation adressée aux pays liés au soutien de la milice, comme les Émirats arabes unis, le Tchad et le Kenya, était une source légitime de mécontentement.

Son Excellence le Ministre a indiqué qu'il avait envoyé une lettre officielle au Ministre britannique des Affaires étrangères, clarifiant la position du Soudan sur la conférence, soulignant que les pays amis exprimeraient le point de vue du Soudan lors de la conférence.

En réponse aux questions des journalistes, le ministre a abordé un certain nombre de questions de fond, expliquant que le précédent gouvernement britannique avait empêché que la plainte du Soudan contre les Émirats arabes unis soit examinée par le Conseil de sécurité et n'avait pas consulté le Conseil sur le projet de résolution sur le Soudan qu'il avait soumis au Conseil de sécurité en novembre dernier. Il a souligné que les relations entre les deux pays se poursuivraient, tout en saluant la position de la Grande-Bretagne rejetant la création d'un gouvernement parallèle au Soudan.

Concernant les voix soutenant le gouvernement soudanais lors de la conférence de Londres, Son Excellence a souligné que les pays frères tels que l'Égypte, l'Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar possèdent une compréhension profonde de la réalité de ce qui se passe au Soudan, tandis que les Émirats arabes unis sont considérés comme le principal soutien de la milice, le Tchad a ouvert son territoire au passage du soutien logistique et le Kenya a accueilli et facilité des conférences visant à l'unité soudanaise.

En ce qui concerne l'accès humanitaire, le ministre a affirmé que le gouvernement soudanais est pleinement ouvert à la coopération avec les Nations Unies et les organisations humanitaires, a facilité la délivrance de visas et de permis et a autorisé le passage de l'aide à travers tous les couloirs, y compris les ponts aériens du Soudan du Sud vers le Kordofan du Sud.

Concernant les allégations de violations militaires, Son Excellence a souligné que les forces armées soudanaises représentent tous les segments du peuple soudanais et ne commettent aucune violation car elles sont une armée nationale et professionnelle. Il existe cependant des preuves documentées et concluantes prouvant que la milice des Forces de soutien rapide a commis des crimes contre l'humanité, notamment des génocides, des viols, des meurtres et des enlèvements forcés, de manière délibérée et systématique.

Concernant la possibilité que le Soudan soutienne l'opposition tchadienne, le ministre a déclaré que le gouvernement soudanais n'a pas l'intention de soutenir une quelconque opposition au Tchad et s'engage à recourir aux moyens légaux, y compris l'affaire actuellement devant la Cour internationale de justice, tout en conservant le droit de se défendre par tous les moyens permis par la Charte des Nations Unies et le droit international.

Concernant les relations avec Israël, le ministre a expliqué qu'il n'était au courant d'aucune visite officielle d'un émissaire soudanais, notant que le gouvernement l'avait catégoriquement démenti. Concernant l'Iran, il a souligné que le Soudan avait rétabli ses relations avec Téhéran sur la base du principe de l'intérêt national, après une interruption de sept ans sans justification, une question qui ne doit pas être interprétée dans le cadre des axes Est ou Ouest.

Il a également réitéré que le Soudan ne rejette pas le principe d'un cessez-le-feu si la milice se retire de toutes les zones qu'elle occupe, arrête ses opérations militaires et rend ses armes lourdes. Le Soudan a soumis aux Nations Unies une feuille de route claire détaillant ces dispositions.

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