Lors de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement, qui a eu lieu à Séville du 30 juin au 3 juillet 2025, l'UNESCO a exprimé de vives inquiétudes concernant une diminution significative de l'aide internationale en faveur de l'éducation ainsi qu'une inégalité dans le financement des secteurs culturels et scientifiques.
Dans un communiqué, l'organisation a ainsi appelé les bailleurs de fonds à renouveler leur engagement envers ces secteurs clés du développement.
Cet événement a permis à l'UNESCO de saluer « la déclaration commune, dans laquelle les États reconnaissent l'importance de financer l'éducation, de reconnaitre la culture comme moteur de développement, et de renforcer la coopération scientifique face aux défis globaux ».
Selon Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO, « l'éducation, la culture et la recherche scientifique comptent parmi les leviers les plus puissants pour la paix et le développement de nos sociétés. En assurer un financement durable est aujourd'hui essentiel, le fragiliser serait fragiliser notre avenir commun ».
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D'après le même communiqué, on note que chaque dollar investi dans l'éducation génère une croissance du PIB de 15 à 20 dollars, l'éducation apparaît comme l'un des meilleurs investissements qui peuvent être faits par un pays.
Selon un récent rapport de l'UNESCO, la déscolarisation coûtera à l'économie mondiale jusqu'à 10 000 milliards de dollars par an d'ici à 2030. Et à ces considérations financières s'ajoutent d'importants dégâts sociaux. Les lacunes dans l'acquisition des compétences de base sont associées, au niveau mondial, à une augmentation de 69 % des grossesses précoces non désirées chez les jeunes filles.
Malgré ces bénéfices concrets, une nouvelle analyse publiée par le Rapport mondial de suivi sur l'éducation de l'UNESCO révèle que l'aide internationale à l'éducation pourrait diminuer de plus d'un quart entre 2023 et 2027, avec une baisse de 12 % déjà observée en 2024.
A en croire la même source, d ans les pays à faible revenu, cette aide représente en moyenne 17 % des dépenses publiques d'éducation, allant jusqu'à la moitié des budgets nationaux pour l'éducation dans certains cas.
Cette tendance au désengagement s'amplifie alors même que 272 millions d'enfants et de jeunes restent exclus du système scolaire, dont la moitié en Afrique, selon de nouveaux chiffres de l'UNESCO.
Face à cette situation, l'UNESCO est prêt e à mobiliser des financements innovants pour l'éducation . En effet, « l'organisme international promeut des mécanismes de financement innovants tels que les conversions de dette en investissements pour l'éducation, dans le droit fil de l'appel conjoint lancé en 2024 par Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO, et Luiz Inácio Lula da Silva, Président du Brésil », a indiqué le communiqué.
Pour rappel, de tels mécanismes ont déjà été mis en œuvre avec succès entre l'Indonésie et l'Allemagne (2002-2011), le Pérou et l'Espagne (2006-2017), et la Côt e d'Ivoire et la France (2023). « Fort de ces expériences, l'UNESCO conçoit une feuille de route et des recommandations concrètes pour aider davantage de pays débiteurs et créanciers à diriger l'allègement de la dette vers des investissements dans l'éducation », a informé le document .