En Centrafrique, les survivants du centre n°1 du lycée Barthélémy Boganda ont pu composer lundi 14 juillet les deux dernières épreuves du baccalauréat, vingt jours après le drame qui a endeuillé ce centre. Le 25 juin dernier, l'explosion d'un transformateur de l'Enerca, la société de l'énergie centrafricaine qui se trouve à l'intérieur de l'établissement, avait provoqué la panique et des scènes de bousculades. La tragédie a coûté la vie à une vingtaine de candidats, blessant au moins 260 autres.
En Centrafrique, malgré le traumatisme, la plupart des rescapés ont passé les dernières matières, à l'exception de quelques blessés qui ne sont pas remis de la tragédie. « Que ce qui se passe dehors ne vous influence pas. D'accord ? Bonne chance à tout le monde », a lancé le ministre de l'Éducation pour motiver les candidats.
Assis sur une table-banc, le visage fermé et le stress palpable, Galion Mango, un élève, attend la distribution des sujets. « Nous allons commencer avec l'épreuve de mathématiques et terminer ensuite avec l'histoire géographie. Je me sens triste parce qu'il y a un de mes camarades qui est décédé. Jusqu'à lors, je ne me sens pas à l'aise. Malheureusement, je dois le faire. Je fais ça pour honorer sa mémoire et décrocher le bac », lance Galion Mango.
Sur les 5 000 candidats, certains n'ont pas réussi à surmonter leur traumatisme. Jephté Gothias, psychologue à l'ONG Walt fait partie des secouristes. « Dans les salles de classe, nous avons échangé avec des élèves qui disent qu'ils ont des oublis fréquents. Ils ont des difficultés à se concentrer sur l'essentiel. La peur, l'angoisse, le repli sur soi... Il y a des candidats qui ont piqué des crises émotionnelles et de l'hystérie. Aujourd'hui, on a référé le plus tôt possible au niveau de l'hôpital général une quarantaine d'élèves qui ont piqué des crises », souligne le psychologue.
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Kama Luce Ketura a traversé les mêmes épreuves que ces camarades. « J'étais traumatisée. J'ai eu peur. Mais comme une combattante, j'essaie effectivement d'être forte pour avoir mon baccalauréat à 100% », explique-t-elle. Les candidats blessés, qui n'ont pas pu prendre part aux examens, disposeront d'un second tour selon une source au ministère de l'Éducation.