Ile Maurice: Appel à la prudence après le drame de Tareq Narod

La disparition, depuis plus d'une semaine, du kitesurfer Tareq Narod, 28 ans, au large du Morne, met en lumière une question cruciale : celle de la sécurité en mer. Pratiquer des sports nautiques sans un minimum d'équipement et de surveillance peut coûter la vie, même aux plus expérimentés. Parfois, le respect de la loi entre aussi en jeu. Voyons tout cela.

Selon un haut gradé de la police, qui a longtemps fait partie de l'Helicopter Squadron, «même pour une sortie courte, même dans de bonnes conditions, le risque zéro n'existe pas». Chaque sortie en mer, même pour une activité dite «légère», doit être anticipée et encadrée.

Certains équipements peuvent faire toute la différence. Le pratiquant doit mettre un gilet de flottaison pour rester à la surface en cas de chute ou de malaise, avoir sur lui un dispositif de signalement comme un sifflet, un miroir, ou une lumière étanche, un téléphone ou un GPS dans une boîte étanche ou mieux encore, un appareil satellitaire comme un Garmin InReach ou une balise Personal Locator Beacon (PLB) permettant de déclencher une alerte avec les coordonnées GPS en temps réel. Ces derniers outils, encore trop rarement utilisés par les amateurs de glisse, sont conçus pour sauver des vies.

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À Maurice, l'utilisation d'appareils satellitaires de communication ou de géolocalisation est encadrée par l'Information and Communication Technologies Act. Cette loi impose certaines règles, notamment en matière d'importation, d'homologation et d'utilisation d'équipements, qui émettent sur des fréquences radio ou satellite.

Dans la pratique, l'usage de dispositifs comme les Garmin InReach, Spot ou balises PLB peut nécessiter une homologation par l'Information and Communication Technologies Authority, une autorisation préalable pour l'importation ou l'utilisation régulière sur le territoire et une conformité aux usages civils (non militaire ou commercial sans licence).

Les pratiquants de glisse ne sont pas tous au courant de toutes les procédures à suivre (voir hors texte), qui peuvent paraître fastidieuses. Il devient donc urgent que les autorités clarifient et facilitent l'accès à ces technologies vitales, notamment pour les activités sportives en mer.

Outre l'équipement, la présence d'un bateau d'assistance à proximité ou d'un groupe de pratiquants solidaires peut permettre une intervention immédiate en cas de dérive ou de chute. Prévenir une personne de confiance de son itinéraire, fixer une heure de retour ou pratiquer dans des zones surveillées ne doit pas être une option mais une habitude.

L'énergie collective déployée pour retrouver Tareq Narod ne doit pas rester sans suite. Elle doit nourrir une prise de conscience durable et une simplification des procédures d'enregistrement des équipements.

Sortir en mer n'est jamais anodin. Même les plus expérimentés peuvent se retrouver en difficulté. Protéger sa vie, c'est une responsabilité.

Dispositifs de localisation et loi

L'Information and Communication Technologies Act (ICTA) régit l'usage des équipements de communication à Maurice, y compris les appareils satellitaires utilisés en mer.

Ce que dit la loi à ce sujet :

· Tout appareil émettant des signaux (radio, satellite) doit être homologué par l'ICTA.

· L'usage de certains équipements comme les balises PLB ou les appareils Garmin InReach peut nécessiter une autorisation préalable ou une déclaration de conformité.

· L'importation ou l'utilisation non autorisée peut être passible de sanctions administratives ou pénales.

Les pratiquants doivent d'abord se renseigner auprès de l'ICTA avant l'achat ou l'utilisation de ces équipements. Ils doivent privilégier les modèles reconnus et déjà validés localement et s'ils en font l'achat à l'étranger, ils doivent conserver sur eux ou à bord une preuve d'homologation ou d'autorisation.

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