Madagascar: «L'Agoa profite aussi aux États-Unis» - A Washington, le pays cherche à préserver cet accord commercial

Jour J-15 avant la suppression de l'Agoa. Cette loi américaine permet à certains pays d'Afrique subsaharienne d'exporter des marchandises sans droits de douane ou avec des tarifs réduits vers les États-Unis. Perdre cet accord serait extrêmement dommageable pour l'économie de Madagascar : 13% des exportations de marchandises malgaches sont à destination des États-Unis.

Depuis lundi et jusqu'à ce samedi 13 septembre au soir, une délégation malgache de représentants des secteurs public et privé fait valoir les atouts de l'île pour obtenir le renouvellement de l'Agoa. Hier, dans le bureau du directeur des Affaires africaines de la Maison Blanche, la délégation, conduite par les ministres du Commerce et des Mines ainsi que par l'ambassadrice de Madagascar à Washington, a sorti ses meilleurs arguments auprès de ses hôtes. En premier lieu, ses minerais stratégiques.

Minerais indispensables

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« Madagascar a énormément de minerais critiques à proposer », explique David Ralambofiringa, ministre du Commerce. « Nous partageons ces différentes possibilités et opportunités », poursuit-il. Graphite, nickel, cobalt, monazite : autant de ressources dont regorgent les sous-sols malgaches, et qui sont indispensables à la production de composants électroniques pour les technologies de pointe et de défense.

Explorer et exploiter ces ressources intéresserait évidemment plusieurs industries américaines. En juin 2025, les Etats-Unis avaient d'ailleurs proposé à Madagascar de rejoindre le Mineral Security Partnership, une coalition stratégique regroupant pays producteurs et acheteurs. Autre argument de taille, « la vanille, qui est à destination des États-Unis pour 80% de ses volumes, est clé dans l'industrie de l'extraction », explique Georges Geeraerts, membre de la délégation et président du groupement des exportateurs de vanille de Madagascar.

« L'Agoa, c'est de l'emploi »

La vanille et les minerais peuvent-ils être des monnaies d'échange contre le renouvellement de l'Agoa ? « Non, ce n'est pas en contrepartie », explique le spécialiste de la gousse noire. « L'objectif, c'est de faire comprendre que l'Agoa ne profite pas qu'aux pays africains, qu'à Madagascar. Qu'il profite aussi aux États-Unis parce que l'Agoa c'est de l'emploi, c'est de la stabilité sociale. Un ensemble de choses qui permettent à Madagascar, dans un climat serein, de développer son économie, d'exporter de la vanille, d'autres épices et d'offrir éventuellement plus tard d'autres minerais que ceux qui sont déjà exploités. »

Madagascar espère obtenir une prolongation de deux ans de l'accord, en attendant que l'Agoa revienne réellement à l'agenda économique de la Maison Blanche.

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